Un deuxième établissement «café en attente» a fait son apparition au Québec en l’espace de moins d’un mois. Le mouvement, qui est déjà bien implanté en Europe, pourrait être appelé à grandir à Montréal. Une ville où il est difficile, dans certains arrondissements, de faire 100 mètres sans tomber sur un endroit où l’on peut faire le plein de caféine.
Il faut dire que le concept du «caffè sospeso» né à Naples, en Italie, est d’une simplicité désarmante. «C’était une coutume charmante», a résumé l’auteur et réalisateur napolitain Luciano de Crescenzo dans son ouvrage intitulé Il caffè sospeso. Saggezza quotidiana in piccoli sorsi. (Le café en attente. La sagesse au quotidien par petites gorgées). Il précise:
«Quand une personne qui venait d’avoir un coup de chance entrait dans un commerce et commandait une tasse de café, il n’en payait pas une seule, mais plutôt deux, permettant ainsi à quelqu’un qui avait eu moins de chance et qui viendrait plus tard d’avoir droit à une tasse de café gratuite.»
Le café Ô deux soeurs, situé dans le quartier Rosemont-La Petite-Patrie à Montréal, a décidé de se lancer dans l’aventure cette semaine. Pour la propriétaire Julie Gilbert, qui avait déjà l’habitude de venir en aide aux plus démunis du secteur en leur offrant gratuitement des viennoiseries de la veille ou un bol de soupe, il s’agissait en quelque sorte d’une évolution naturelle.
Tradition en voie de disparition à Naples
Selon Davide Chiase, un Napolitain qui habite maintenant Milan, la tradition a été bien vivante dans la région de Naples pendant des décennies, mais au cours des dernières années, elle a pratiquement disparu, une véritable «chute libre», a-t-il décrit.
Reste que d’après un site consacré à ce phénomène, près de 160 commerces situés dans une quinzaine de pays, de la Roumanie à l’Australie, en passant par la Norvège, incitent leurs clients à donner au suivant. Au moins une page facebook existe en français sur ce phénomène.
Et il y a fort à parier que cette liste est loin d’être exhaustive, car elle ne mentionne pas les cafés de deux autres grandes villes canadiennes, Toronto et Vancouver, qui se sont laissé emporter par cette vague au cours des dernières semaines.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.