Un partisan du président Mohamed Morsi affronte la police au Caire
Photo Credit: MOSAAB EL-SHAMY / AFP

L’Égypte profondément divisée alors que le sang continue de couler

Alors que deux camps s’affrontent en Égypte, l’avenir du plus grand pays arabe demeure incertain. Près de 900 personnes ont perdu la vie depuis la destitution par l’armée du président Mohamed Morsi, en majorité des manifestants pro-Morsi.

Pour les uns l’armée mène une noble lutte contre le terrorisme. Pour les autres elle se livre à une répression d’une extrême violence contre un gouvernement démocratiquement élu et ses partisans.

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Mona Chourbagui

Ce clivage politique existe également au sein de la communauté égytienne au Canada. Ce lundi à Montréal la Coalition égyptienne pour la démocratie – Canada organise une marche «pour appuyer la démocratie et dénoncer la violence, les massacres et le coup d’état militaire en Égypte».

Le mouvement Tamarrod, à l’origine du renversement d’Hosni Moubarak, a quant à lui annulé une manifestation prévue dimanche. Tamarrod «dénonce le terrorisme des Frères musulmans en Égypte et donne son soutien à l’armée égyptienne et à la police dans sa guerre contre le terrorisme».

Mona Chourbagui est porte-parole de Tamarrod à Montréal. Au micro d’Adrien Lachance elle réaffirme le soutien de son mouvement à l’armée.

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Deux Canadiens arrêtés au Caire

Le docteur Tarek Loubani et le réalisateur John Greyson se dirigeaient vers Gaza, où ils se rendaient travailler, lorsqu’ils ont été interpellés vendredi. Ils sont détenus dans une prison du Caire. Le gouvernement du Canada s’est déclaré «vivement préoccupé» lundi par l’arrestation de ses deux ressortissants et demande aux autorités du Caire des précisions sur les charges qui pèsent contre eux.

Par ailleurs Amr Kassem, un résident de Toronto, a été tué vendredi dans une manifestation antigouvernementale. Âgé de 26 ans, il était en visite en Égypte avec sa femme et leur bébé de neuf mois. Amr Kassem se serait joint vendredi à un groupe de manifestants à Alexandrie pour dénoncer la répression de l’armée, et c’est à cette occasion qu’il aurait reçu une balle dans la tête.

Morsi inculpé

Le président égyptien Mohamed Morsi destitué par l’armée est depuis aujourd’hui sous le coup d’un nouveau chef d’inculpation pour «complicité de meurtre et de torture» sur des manifestants protestant devant le palais présidentiel fin 2012, ont indiqué des sources judiciaires.

Par ailleurs, l’ancien président égyptien Hosni Moubarak, qui fait face à un nouveau procès en lien avec la mort de centaines de manifestants pendant le soulèvement qui a mené à sa chute en 2011, pourrait être libéré de prison plus tard cette semaine, toujours selon des sources judiciaires.

L’Union européenne réagit

L’Union européenne a annoncé qu’elle examinerait «très prochainement» ses relations avec l’Égypte, prévenant les autorités que les demandes démocratiques et les droits fondamentaux du peuple «ne peuvent être ignorés», pas plus qu’ils peuvent être «lavés dans le sang».

L’UE verse 6,7 millards de dollars américains en prêts et en aide humanitaire à l’Égypte, le tout conditionnel à la progression du pays vers la démocratie. En plus de pressions économiques, la chancelière allemande Angela Merkel, a avancé hier l’idée d’arrêter les livraisons d’armes à l’Égypte.

 

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