C’était il y a 13 000 ans à l’époque de l’arrivée des premiers hommes en Amérique
Un scientifique canadien affirme avoir découvert les preuves d’un impact de météorite si puissant que l’objet stellaire aurait pu traverser plus d’un kilomètre de glace et conserver suffisamment d’énergie pour générer des températures de l’ordre de 1700 degrés Celsius.
Cela aurait produit à son tour un énorme champignon dans le ciel et projeté des débris sur une bonne partie du continent, affectant la faune de la région et le climat de toute la planète.
Voilà du moins ce qu’avance le géochimiste de l’Université de Dartmouth, Mukul Sharma, ce qui pourrait mener à une explication de l’un des épisodes les plus étranges de l’histoire de la Terre.
Un chercheur réputé
Mukul Sharma a longtemps été fasciné par une période spécifique, il y a environ 13 000 ans, appelés le « Dryas récent ».
Lors de cette période la planète a soudainement renversé une tendance climatique vers le réchauffement et s’est dirigée vers un refroidissement qui s’est poursuit pendant plus d’un millénaire.
De petites pierres semblables à des billes…
Quelque part sous les forêts, le sol et la couche rocheuse du sud du Québec dans l’est du Canada se cachent donc des traces d’un gigantesque impact de météorite si catastrophique qu’il a contribué à modifier le climat de la planète et à changer l’histoire de l’humanité.
Accompagné de ses collègues, le chercheur a commencé à examiner de petites pierres semblables à des billes, découvertes en Pennsylvanie et au New Jersey et qui datent du début de la période du Dryas.
Ces « sphérules » contenaient des minéraux n’ayant pu être produits qu’à l’aide d’une chaleur extraordinaire. De plus, M. Sharma a constaté que les « sphérules » ne provenaient pas seulement de cet endroit.
La combinaison des isotopes qu’elles contenaient correspondait étroitement à celle de régions du sud du Québec, le long du fleuve Saint-Laurent.
« Le seul endroit où vous pouvez fabriquer ces matériaux, sur la surface de la Terre, est dans un haut-fourneau, affirme M. Sharma. Et pas n’importe où dans un tel fourneau, dans la partie la plus chaude. Il est clair que ces objets ont été produits par la boule de feu d’un impact. »
Une nouvelle théorie climatique controversée
« Toute cette idée est controversée, dit le chercheur. Il existe une corrélation entre un événement climatique et une météorite, mais quelle en est la cause? Comment cela s’est-il déroulé?
Pour expliquer le refroidissement climatique il y a 13 000 ans d’autres scientifiques ont émis l’hypothèse que cela serait lié à l’effondrement d’un gigantesque barrage de glace formé par les glaciers qui battaient en retraite, ce qui a relâché une énorme quantité d’eau douce froide, troublant ainsi les courants océaniques et renversant les tendances climatiques. D’autres croient qu’un autre facteur a également dû jouer, peut-être une série d’importants impacts de météorites.
Des mammifères nord-américains de l’ère glaciaire, des chameaux en passant par les tigres à dents de sabre, ont disparu. Durant cette période. Les anciens humains ont dû laisser de côté les lances à mastodontes et apprendre à survivre en se nourrissant de racines, de baies et de petit gibier, et peut-être même passer à l’agriculture.
Un peu d’histoire
Une autre météorique gigantesque a frappé le Québec il y a plus de 200 millions d’années
- Le réservoir Manicouagan, aussi appelé lac Manicouagan, est un cratère météoritique d’une superficie de 2 000 km2 et d’une profondeur moyenne de 73 mètres.
- Le cratère aurait été formé suivant l’impact d’un astéroïde d’environ 5 km de diamètre.
- Le diamètre original du cratère est évalué à 100 km, mais suite à l’érosion et au dépôt de sédiments, sa taille apparente aujourd’hui est réduite à 72 km.
- Parmi les cratères d’impact reconnus scientifiquement, il s’agit actuellement du 5e plus grand cratère répertorié sur Terre.
- L’âge estimé de l’impact est de 214 ± 1 million d’années, donc durant le Trias. Cette date n’étant antérieure à l’extinction du Trias-Jurassique que de 12 millions d’années, les scientifiques s’interrogent encore sur le rôle de l’impact sur la crise Trias-Jurassique.
Sur les rives du cratère du Manicougan
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