La chaîne de restauration rapide Subway retirera de la liste des ingrédients de ses sandwichs un produit chimique controversé à la suite de la mobilisation des milliers d’internautes sur le web, qui le jugeaient dangereux.
Vani Hari, une activiste et blogueuse culinaire, a mis en ligne une pétition demandant à Subway de retirer le produit azodicarbonamide de la liste des ingrédients de ses sandwichs .
L’azodicarbonamide est un blanchissant chimique de la farine utilisé dans la préparation du pain de la majorité des « sous marins » de Subyway vendus au Canada et aux États-Unis. Il rend aussi la pâte du pain plus malléable.
Ce produit chimique est utilisé notamment dans la confection des semelles de chaussures et du cuir synthétique.
«Ça, ce n’est pas mangé frais!» ajoute Hari dans sa pétition en faisant allusion au slogan de Subway.
Considérant ce produit nocif pour la santé humaine (causant des problèmes respiratoires, asthme, allergies et de possibles liens avec certains cancers) et inappropriée pour des usages alimentaires, plusieurs pays européens l’ont banni. À Singapour, son usage alimentaire est passible d’une amende de 45 000 $ et d’une peine de prison qui peut aller jusqu’à 15 ans.
Au bout d’une journée, la pétition a été signée par plus de 67 000 internautes et la page officielle Facebook de Subway a été inondée par des commentaires de clients qui exprimaient leurs mécontentements ou qui appelaient au boycottage de la chaîne de restauration si elle continue à mettre de l’azodicarbonamide dans le pain de ses « sous marins ».
Tout en rappelant que l’azodicarbonamide est autorisée par Santé Canada, Subway a annoncé qu’il a commencé à ne plus le mettre dans ses pains. Aucune date précise n’a été fournie pour un retrait total du blanchissant chimique des pains de Subway.
Notons que Santé Canada estime, dans un rapport publié en 2013, que les risques inhérents de ce produit chimique sur la santé sont minimes.
L’OMS a émis, dans un rapport datant de 1999, de sérieuses réserves sur ce produit, qui « pourrait causer l’asthme chez les êtres humains ».
Cyberactivisme culinaire
Le cybeactivisme dans le domaine culinaire n’est pas aussi connu que son pendant politique. Toutefois, ces dernières années, plusieurs grandes compagnies d’alimentation sont dans la mire de cyberactivistes, qui passent notamment sous la loupe les ingrédients de leurs produits ou leurs valeurs nutritives, dans le but de les persuader d’offrir des aliments « sains ».
Pepsi Cola a enlevé le VGO, une huile végétale controversée, de la liste des ingrédients de ses boissons Gatorade après que plus que 200 000 internautes ont participé à une campagne en ligne lui demandant son retrait.
Renee Shutters, une mère new-yorkaise réclame, via une pétition en ligne, à la compagnie Mars de ne plus colorer ses célèbres bonbons M&M avec un colorant artificiel, qui « cause de l’hyperactivité chez les jeunes enfants ». Cette campagne appuyée par le Center for Science in the Public Interest, a été signée par plus de 155 000 signataires. Ce colorant est interdit en Europe. Mars n’a pas encore donné suite à cette requête.
Le succès des actions des cyberactivstes culinaires est tributaire en partie de leur rayonnement, des informations factuelles qui soutiennent leurs demandes, ainsi que leur maîtrise des techniques de base du marketing sur le web.
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