Une crise politique qui pourrait se changer en bonne occasion d’affaire pour le Canada?
En visite en Allemagne, Stephen Harper a réitéré mercredi que le Canada pourrait aider les Allemands dans le cas d’une crise énergétique si l’Occident imposait des sanctions visant le secteur énergétique russe.
Stephen Harper estime que le Canada pense pourrait profiter de la situation ukrainienne pour vendre aux Européens un accès au pétrole et au gaz naturel de l’Ouest canadien.
Le ministre de l’Énergie du Canada se verra confier une nouvelle mission
Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, affirme que l’hypothèse d’un approvisionnement canadien en Europe prend davantage forme alors que la récente annexion de la Crimée à la Russie incite l’Europe à prendre ses distances avec la Russie, son principal fournisseur de pétrole et de gaz naturel.
Angela Merkel a déjà fait remarquer que son pays, qui importe 35 % de son énergie de la Russie, est intéressé à importer de l’énergie du Canada, mais à la condition que les deux pays puissent s’échanger ses ressources grâce à l’existence d’infrastructures appropriées.
John Baird a ainsi insisté jeudi, dans son point de presse depuis Ottawa, sur le fait qu’il faut songer à accélérer la construction de telles infrastructures. Ces projets pourraient toutefois se heurtes à la sensibilité des électeurs canadiens qui ont ralenti depuis deux la construction de plusieurs nouvelles infrastructures proposées par le gouvernement de Stephen Harper.
Aide-mémoire…
- 40 % du gaz naturel consommé sur en Euriope provient de la Russie et transite par l’Ukraine, ce qui augmente la nervosité politique par rapport à la crise ukrainienne de pays comme la France ou l’Europe.
- Le sous-sol canadien renferme les troisièmes réserves mondiales de pétrole au monde.
Un autre ministre important du Canada place ces mains en porte-voix
Depuis l’Europe, le ministre canadien de l’Industrie, James Moore, a fait écho aux propos du chef de la diplomatie, John Baird : « À la lumière de nos rencontres avec la Corée du Sud, la Jordanie, Israël et ici, en Allemagne et aux Pays-Bas (…) ce sont cinq marchés internationaux très différents, mais qui nous ont tous demandé, parmi leurs premières questions, de leur parler du développement de nos ressources naturelles et de notre politique en matière d’énergie. »
Le saviez-vous?
Difficile d’exporter le pétrole « sale » du Canada
- La réputation du pétrole extrait des sables bitumineux de la province de l’Alberta est très entachée.
- La dernière « tuile » à lui être tombé sur la tête au mois de mai 2013 était le projet européen de directive sur la qualité des carburants qui classe désormais le pétrole albertain parmi les carburants les plus « sales » de la planète.
- Plusieurs groupes environnementaux affirment que le gouvernement canadien maquille la vérité au sujet de la pollution causée par l’extraction du pétrole des sables bitumineux de la province de l’Alberta. Des scientifiques protestent contre l’affirmation selon laquelle le Canada a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 26 % depuis 1990, alors qu’elles auraient en fait plus que triplé entre 1990 et 2011.
- Ce débat sur le bien-fondé ou non des données fournies par le gouvernement canadien surgit alors qu’on reproche à ce dernier d’avoir congédié ou muselé des dizaines de fonctionnaires scientifiques s’occupant de questions environnementales.
Liens externes
Stephen Harper imagine mal un retour de la Russie au G8 – Huffington Post
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