Au Canada, des employés de la salle de nouvelles de Radio-Canada ont posé avec un ruban adhésif sur la bouche pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme une attaque à la liberté de presse.

Au Canada, des employés de la salle de nouvelles de Radio-Canada ont posé avec un ruban adhésif sur la bouche pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme une attaque à la liberté de presse.
Photo Credit: Daniel Thomas

Vague mondiale d’appuis au journaliste canadien et à ses deux collègues condamnés en Égypte

Lundi, les gouvernements australien, britannique et néerlandais ont également dénoncé les condamnations.

Des journalistes de partout dans le monde expriment leur soutien à leurs trois collègues condamné lundi en Égypte à de longues peines d’emprisonnement. Ces journalistes, dont le Canado-égyptien Mohamed Fahmy, travaillent pour la chaîne de télévision Al-Jazira.

Des centaines de journalistes de BBC et d’Al-Jazira ont notamment observé une minute de silence à Londres. Certains ont posé avec du ruban adhésif sur la bouche pour dénoncer le bâillonnement des journalistes, ou en tenant des affiches mentionnant « Free AJ Staff » (libérez les employés d’AJ).

« Le verdict est injuste, l’affaire est sans fondement », s’est exclamé le directeur de BBC News, James Harding. « Les autorités égyptiennes ne volent pas seulement la liberté de trois hommes innocents, mais elles intimident les journalistes et inhibent la liberté d’expression. »

Aide-mémoire…

  • Le journaliste canado-égyptien Mohamed Fahmy et deux autres journalistes du réseau anglophone d’Al-Jazira – l’Australien Peter Greste et l’Égyptien Baher Mohamed – ont été condamnés à 7 ans de prison.
  • Selon l’État égyptien, ils seraient des partisans des Frères musulmans, un groupe terroriste, selon le gouvernement égyptien.
  • Le parti de l’ancien président Morsi est maintenant considéré comme un groupe terroriste en Égypte.
  • La justice égyptienne reproche à M. Fahmy et à ses deux collègues d’Al-Jazira, un Égyptien et un Australien, d’avoir offert une plateforme aux Frères musulmans en diffusant des images des manifestations soutenant le président déchu Mohamed Morsi.
  • M. Fahmy, Peter Greste et Baher Mohamed ont toujours répété qu’ils ne faisaient que leur travail.
    Le journaliste Mohamed Fahmy et l'un de ses collègues, Peter Greste, durant une audience à la cour, au Caire (archives)
    Le journaliste Mohamed Fahmy et l’un de ses collègues, Peter Greste, durant une audience à la cour, au Caire. Stringer

Le Canada critiqué, au pays comme à l’étranger, pour la mollesse de ses protestations.

Le premier ministre Stephen Harper a dû défendre la stratégie de son gouvernement dans le dossier de l’emprisonnement du journaliste canado-égyptien, Mohamed Fahmy, en Égypte.

M. Harper soutient que son gouvernement a fait connaître son mécontentement aux autorités égyptiennes, mais qu’il ne négociera pas cette affaire sur la place publique.

« Nous avons été très clairs sur notre inquiétude, notre vive inquiétude à propos non seulement du verdict, mais également de l’ensemble du processus, et ce, depuis le début », a déclaré M. Harper. « Nous en avons fait part aux autorités [égyptiennes], a-t-il poursuivi.

« Nous avons fourni et tenté de fournir des services consulaires dans ces circonstances difficiles, mais les autorités égyptiennes sont très au courant de la position du gouvernement canadien et nous continuerons de la promouvoir [auprès d’elles] », a dit le premier ministre.

Le ministre des Affaires étrangères canadien, John Baird, a précisé qu’une pression trop intense contre le gouvernement égyptien pourrait desservir la cause du journaliste canado-égyptien.

Le saviez-vous?

  • Le journaliste canadien condamné en Égypte ne perdra pas sa citoyenneté canadienne
  • Le NPD, le parti de l’opposition officielle au Canada, dit avoir obtenu l’assurance du gouvernement Harper que le journaliste canado-égyptien Mohamed Fahmy ne perdra pas sa citoyenneté après avoir été reconnu coupable de terrorisme devant un tribunal du Caire.
  • Le gouvernement canadien a maintenant en principe le pouvoir de révoquer la citoyenneté canadienne de M. Fahmy en vertu de la nouvelle – et très controversée – loi sur l’immigration.
  • La loi C-24, qui est entrée en vigueur la semaine dernière, donne au gouvernement le droit de révoquer la citoyenneté canadienne d’une personne reconnue coupable de crimes tels que la trahison ou le terrorisme.
    Le journaliste canado-égyptien Mohamed Fahmy
    Le journaliste canado-égyptien Mohamed Fahmy © PC/PC

Liens externes

Le journaliste condamné en Égypte ne perdra pas sa citoyenneté canadienne – Radio-Canada

Vague d’appuis aux journalistes emprisonnés en Égypte – Radio-Canada

Journaliste canado-égyptien détenu en Égypte : Harper sur la défensive – Radio-Canada 

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