L’industrie de l’exploitation minière du Nord ontarien connaît des jours sombres depuis 2011 alors que les investissements ont chuté de 400 millions de dollars depuis trois ans.
Brian Polk, qui est un entrepreneur minier de la région de Timmins depuis une trentaine d’années a dû récemment se résoudre à prendre carrément un emploi afin d’arriver à subvenir aux besoins de sa famille.
De récents changements à la loi sur les mines de l’Ontario ont eu comme effet d’augmenter tant les coûts d’exploitation d’une mine que la durée des travaux d’exploration, dit-il.
« C’est de plus en plus difficile de voir des tâches s’accomplir. Plusieurs compagnies, qui ne sont plus régionales ou nationales, mais bien internationales maintenant, quittent le nord de l’Ontario pour aller faire des affaires ailleurs sur Terre, là où c’est moins cher d’exploiter une mine. Étonnamment, ces autres endroits sur Terre peuvent être très près d’ici, au Québec ou au Manitoba par exemple. »
Brian Polk ajoute que le ralentissement de l’activité minière dans le nord de la province a des effets néfastes sur l’ensemble de l’activité économique régionale.
« Plusieurs vétérans des mines – et j’en suis – affirment que la période actuelle est la pire qu’ils ont connue. »
À Sudbury, dans le Moyen Nord, Scott McLean affirme qu’il n’a jamais vu une période aussi noire dans le secteur minier.
« 2013 a été la pire année de ma carrière et j’en ai traversé des cycles en 30 ans dans les mines».
Il se considère comme faisant partie des personnes chanceuses. Monsieur McLean grâce à ses petites sociétés minières, Transition Metals et Sudbury Platinum, a réussi à démarrer quelques projets dans le bassin minier de Sudbury.
Quant à Brian Polk, il n’a pas été aussi chanceux que Scott McLean. Lui qui gagnait jusqu’à 500 000 dollars par année a vu ses revenus chuter à zéro en un rien de temps. En plus de la nouvelle réglementation mise en place par le ministère du Développement du Nord et des Mines de l’Ontario, la chute des prix des métaux et la frilosité des investisseurs sont aussi des causes du problème
David Robinson, économiste à l’Université Laurentienne de Sudbury souligne pour sa part qu’à long terme les prix des métaux rebondiront et qu’une embellie pourrait même être constatée d’ici la fin de l’année.
Par contre ajoute-t-il: « Les prix actuels me font penser à une ruée de spectateurs sortant d’un concert rock. On n’a aucune idée de ce qu’ils feront.»
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