Haïti est toujours aux prises avec les cicatrices physiques, sociales et politiques de la catastrophe.
Le week-end dernier marquait officiellement le cinquième anniversaire du tremblement de terre qui a tué 230 000 personnes. Parmi ces victimes se trouvaient 58 Canadiens.
Malgré les cérémonies commémoratives notamment à Port-au-Prince, pour plusieurs Haïtiens c’était un week-end qu’ils ont passé à la maison en solitaire avec leurs souvenirs.
Cinq ans plus tard, les traces physiques des 7 milliards de dollars en dommages causés par ce qui est considéré comme la catastrophe naturelle la plus destructrice des temps modernes marquent elles aussi le quotidien des Haïtiens.
Quelque 75 % des 20 millions de mètres cubes de débris causés par le séisme ont été retirés des rues et des milliers de logements ont également été construits ou réparés. Mais, ce tremblement de terre avait fait 1,5 million de personnes sans logement…
L’aide canadienne n’a pas su faire toute la différence souhaitée
Le Canada a joué un rôle de premier plan dans cet effort de reconstruction avec des dépenses de plus de 850 millions de dollars en Haïti depuis 2010.
Une partie de cet argent est allé à aider les gens à sortir des tentes qui ont surgi comme de petits villages après que tant de maisons aient été endommagées ou démolies.
Les simples citoyens canadiens s’étaient mobilisés pour donner des millions de dollars aux organismes de bienfaisance. Des dons à la Croix-Rouge canadienne ont aidé à financer la construction de maisons de contreplaqué temporaires pour les sourds et les handicapés en 2010, par exemple.
Mais deux ans après que les abris de la Croix-Rouge canadienne aient été construits, l’organisation s’est retirée et a remis le projet au gouvernement haïtien, et son avenir n’est pas clair. Aujourd’hui, les habitants disent qu’ils se sentent abandonnés par la communauté internationale et par le Canada.
ÉcoutezLe saviez-vous?
À la conférence des donateurs pour Haïti, à New York, en mars 2010, on a promis près de 10 milliards de dollars pour la reconstruction.
- Jusqu’à maintenant, 7,6 milliards de dollars auraient été versés.
- Cependant, des critiques estiment que les résultats ne sont pas encore assez visibles.
- Les programmes de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), auxquels le Canada a participé financièrement, ont contribué à diminuer de plus de 93 % le nombre de déplacés vivant sous des tentes.
- Mais plus de 79 000 personnes vivent toujours dans un des 105 camps, dans de piètres conditions d’hygiène et de sécurité.
Un chantier à ciel ouvert où tout n’est pas très clair
Aujourd’hui on assiste dans le pays à la construction de quelques nouveaux hôtels – une poussée pour le tourisme.
Mais Haïti ressemble parfois à un chantier en construction désordonné. Il y a de nouvelles maisons en blocs de béton à divers stades de construction, la plupart avec des barres d’armatures qui sortent de leurs fondations.
Une zone reconstruite, appelée Canaan, abrite un quart de millions de personnes. Mais il n’y a pas d’eau courante, d’égouts, ou d’électricité.
Aussi, pas tout l’argent promis par les agences internationales a été livré et il y a beaucoup de questions sur la façon dont l’argent a été, et continue d’être, dépensée.
Plus de détails
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