Je ne voulais pas revenir à Montréal. Londres, c’était bien. La distance nécessaire. J’ai pu m’entendre facilement avec Odile pour qu’elle ait un œil sur mon père, l’accompagne dans ses premiers pas d’homme malade et me tienne au courant.
Morgan Le Thiec, Les questions orphelines
Billy, le narrateur du roman « Les questions orphelines » vit à l’étranger depuis de longues années. Tout à coup, comme cela arrive très souvent dans la vie de ceux qui font une cure géographique des défis auxquels ils sont confrontés, il se voit contraint de rentrer à Montréal s’occuper de son père, âgé et souffrant.
Du travail l’attend. Un travail qui nous attend tous quand vient le temps – permettez-moi ici une vieille expression québécoise – de « casser maison ». Billy devra vendre la maison familiale, et faire l’inventaire des objets et des meubles chargés des souvenirs d’enfance : un vieux gant de baseball, des vêtements, des trophées, des maquettes de voitures et des coupures de journaux, tout un monde désormais impossible à reconstruire.
Les questions orphelines, c’est un monde presque oublié qui cache un drame ancien : la disparition de sa mère quand l’homme qu’il est aujourd’hui n’avait que dix ans.
Morgan Le Thiec (Ed. Pleine Lune)
Morgan Le Thiec crée des ambiances précises. Elle écrit ici au masculin avec une touche très féminine. Le tout transcende le genre et devient une histoire que l’on suit comme un ruisseau que l’on remonte.
D’origine française, Morgan Le Thiec travaille dans le domaine du français langue seconde et vit aujourd’hui avec sa famille à Montréal. Elle a publié deux recueils de nouvelles à la Pleine Lune : Les petites filles dans leurs papiers de soie et Je n’ai jamais parlé de toi, ici. Les Questions orphelines est son premier roman.
Morgan Le Thiec est l’invitée au micro de Raymond Desmarteau.Écoutez
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