Les exportations de crevettes canadiennes dans le Maine, aux États-Unis, ont augmenté de 20 % depuis que cet état américain en a interdit la pêche en 2013.
Glen Libby, un amateur de fruits de mer, a eu tout un choc quand il a découvert que les crevettes qu’on lui servait dans un restaurant de la Nouvelle-Angleterre, le jour de Pâques, venaient du Canada et non des États-Unis.
« On s’attend toujours à manger des produits locaux et cela ne correspond pas trop aux modèles que l’on a », se désole-t-il.
Les exportations de crevettes canadiennes aux États-Unis ont rapporté plus de 30 millions de dollars entre 2013 et 2014, selon des données du gouvernement fédéral canadien. Les exportations vers le Maine seulement se chiffrent à 100 tonnes métriques.
Les scientifiques pointent vers le réchauffement de l’eau
Les scientifiques rappellent que la hausse de température des eaux du golfe du Maine menace plusieurs espèces de poissons et de fruits de mer. La crevette fait partie du lot, alors que c’était le gagne-pain de plusieurs pêcheurs de la Nouvelle-Angleterre pendant l’hiver.
Les pêcheurs canadiens ont récolté environ 150 000 tonnes métriques de crevettes par an, entre 2009 et 2013. Pendant ce temps, les pêcheurs du Maine se contentaient de 3300 tonnes par année.
« Les prises de crevettes sont en augmentation au cours des 15 dernières années. Les stocks sont en baisse dans la portion sud de Terre-Neuve-et-Labrador, mais demeurent quand même en bonne condition. »— David Walters, Pêches et Océans Canada
Gary Libby prédit que la présence de crevettes canadiennes pourrait ultimement bénéficier aux crevettiers du Maine, car les consommateurs vont continuer à se familiariser avec le produit.
« Quand la ressource sera de retour, nous serons en mesure de nous réapproprier du marché de la crevette, car nos prix seront inférieurs à ce que le Canada peut offrir », raconte-t-il.
Le prix des crevettes a triplé depuis trois ans à cause de la diminution de la ressource. Un kilo de crevettes coûte aujourd’hui 25 $ de plus qu’en 2013.
RCI et Radio-Canada
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