La demi-monnaie canadienne serait pour le moment un phénomène exclusif aux citoyens de la Gaspésie, une grande région côtière de l’est du Québec
Cette monnaie locale, qui porte le nom « le demi, », circule de main en main depuis peu entre Gaspésiens. Elle consiste en des billets ordinaires de la Monnaie royale canadienne qui ont été coupés en deux. Chaque morceau vaut ainsi la moitié de la valeur du billet original.
Il ne s’agit pas toutefois d’un phénomène encore très répandu. Jusqu’à présent, seuls quelques commerçants acceptent ces demis.
Michelle Secours est une commerçante de la petite ville de Caplan qui accepte le demi : « Le commerçant qui l’accepte fait une promesse : celle d’acheter local. C’est une économie parallèle, comme un pari qu’on fait pour notre économie. Il faut être au courant pour l’utiliser, ce qui crée un réseau étanche. C’est une façon de consolider notre argent à nous, ici. »
Une monnaie pour les initiés
Martin Zibeau, de Saint-Simon, un consommateur qui utilise le demi, fait remarquer qu’il est impossible d’accumuler les demis. « C’est une monnaie qui a besoin de rouler », mentionne-t-il.
Patrick Dubois, de Carleton-sur-Mer, ajoute que cette monnaie est complètement décentralisée. « Ça fonctionne par le bouche-à-oreille et c’est en développement. On ne sait pas combien de billets circulent ni combien de personnes les acceptent. Je connais cinq ou six commerces qui l’utilisent et tout autant de clients », estime-t-il.
Selon Patrick Dubois, beaucoup de touristes ont été en contact avec le demi et vont probablement en parler chez eux. « J’ai hâte de voir si le demi ne va pas apparaître partout! » plaisante-t-il.
Dessiner M. Spock sur les billets de banque canadiens ou les couper en deux serait légal
La mort de Leonard Nimoy en mars dernier avait inspiré certains de ses admirateurs canadiens à partager des billets de 5 $ où l’ancien premier ministre du Canada Wilfrid Laurier arborait les oreilles pointues de M. Spock.
Or, la Banque du Canada avait rappelé qu’il était légal de dessiner sur les billets de banque – et même de les endommager.
La Banque du Canada n’encourage toutefois pas les Canadiens à le faire. Elle estime que d’écrire ou dessiner sur des billets ou de les endommager est inapproprié étant donné que ce sont des symboles de notre pays et de fierté nationale.
Un billet trop endommagé n’a plus cependant aucune valeur légale.
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