Donald Trump pourrait-il vraiment un jour avoir le pouvoir de lancer des missiles au nom de la nation la plus puissante au monde?
Hier, finalement, après s’être retenue pendant des mois, la Maison-Blanche s’est jetée dans le ring de la course présidentielle américaine en tentant de frapper le candidat Donald Trump à la mâchoire et en déclarant qu’avec ses propos islamophobes il s’est « disqualifié » pour la présidence.
La déclaration est celle de Josh Earnest, porte-parole de Barack Obama, qui a expliqué que le milliardaire qui brigue l’investiture républicaine ne pourrait pas être président après avoir proposé d’interdire l’entrée aux États-Unis aux musulmans.
Selon Josh Earnest, l’homme d’affaires « cherche à exploiter une part d’ombre […] et à jouer avec les peurs des gens » pour relancer sa campagne.
Donald Trump propose un « arrêt total et complet de musulmans entrant aux États-Unis
Le candidat à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2016 a soulevé un tollé en proposant lundi la « fermeture totale » des États-Unis à tous les musulmans souhaitant s’y rendre jusqu’à ce que le Congrès américain « puisse comprendre ce qui se passe ».
L’interdiction d’entrée aux États-Unis s’appliquerait à tous les musulmans, incluant ceux qui font une demande de visa d’immigration et les touristes notamment canadiens.
Les Canadiens s’inquiètent
Cette proposition d’interdire aux musulmans l’entrée aux États-Unis a aussi été dénoncée dans les couloirs du parlement, mardi par plusieurs députés canadiens qui ont tour à tour qualifié la suggestion de Donald Trump de « pure folie », de « ridicule » ou de « déplorable » Donald Trump demeure en tête de la course à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de l’an prochain.
Des deux côtés de la frontière canado-américaine, à moins d’un an du scrutin américain, la question est donc soulevée avec une nervosité nouvelle : ce populiste pourrait-il se transformer en dangereux Président?
ÉcoutezLes réactions du gouvernement canadien
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré sobrement mardi que les Canadiens savent très bien où il loge, et il a rappelé que les Canadiens se sont clairement prononcés lors des récentes élections « contre la politique de peur et division », faisant référence aux déclarations de l’ex premier ministre canadien Stephen Harper notamment par rapport a l’interdiction du port du niqab au Canada dans certaines circonstances.
Le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, disait hier se réjouir qu’au cours de la récente campagne électorale au Canada « on n’a jamais été aussi loin, quel que soit le parti [que] ce qu’on vient d’entendre aux États-Unis ». Puis il a échappé ce commentaire : « aucun parti politique ne pourrait s’approcher même d’un centième, même avec une perche olympique, de ce qui a été dit aux États-Unis ».
La ministre canadienne responsable des Institutions démocratiques, Maryam Monsef, une réfugiée afghane de confession musulmane arrivée au Canada en 1996, s’est quant à elle désolée des propos tenus par Donald Trump : « En tant que musulmane, en tant que Canadienne, en tant que femme, en tant que jeune, chaque fois qu’une personne fait un commentaire d’exclusion rempli de préjugés, c’est décevant et, d’une certaine manière, angoissant », a-t-elle offert.
Avec la contribution de Doris Labrie, Alain Gravel, et Catherine Lachaussée de Radio-Canada
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