2015: 122 feux de forêt dans les Parcs nationaux du Canada - 4 600 km carrés brûlés
Photo Credit: Parcs Canada

Wood Buffalo et les feux de forêt

Wood Buffalo.

La simple évocation du nom amène des images de grands espaces, d’un ciel immense, d’aventures au bout du monde et au bout de soi, une équipée à vivre pour le dépassement de soi.

Avec ses 44 807 kilomètres carrés, le parc Wood Buffalo est le plus grand des parcs nationaux au Canada et sans doute l’un des plus grands au monde.

Le parc a été créé en 1922 par le gouvernement canadien d’alors, dirigé par le libéral William Lyon Mackenzie King pour protéger les derniers troupeaux de bisons du nord du Canada.

canadiangeographic.ca

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Il faut dire que l’effondrement des populations de bisons est le résultat de la chasse commerciale par les Américains d’origine européenne, sans commune mesure avec les précédentes formes de chasse.

Les peaux de bison ont été utilisées pour fabriquer des courroies de machines industrielles, des vêtements, et des tapis. Il y avait à l’époque une exportation massive de peaux à destination de l’Europe.

Nombre d’émules de William Cody – alias Buffalo Bill – rejetant toutes les recommandations des Amérindiens chasseurs, s’adonnaient à la chasse au bison, qu’elle soit sportive ou industrielle.

En passant, la grande vedette du folklore américain, le tristement célèbre Buffalo Bill pouvait abattre plus d’une centaine de bêtes en une seule journée.

Le grand problème du bison, c’est que sa peau était idéale pour fabriquer un manteau chaud. Une peau classée « superbe » pouvait rapporter 50 dollars au chasseur à une époque où un ouvrier gagnait au mieux un dollar par jour.

D’où la quasi-disparition du bison des plaines.

D’où, également, le décret gouvernemental canadien créant le grand parc national Wood Buffalo.

Le bison a repris une grande partie de ses droits sur les terres millénaires du centre de l’Amérique du Nord. Il n’occupe plus tout l’espace qu’il occupait en 1828, du nord du Mexique au sud des Territoires du Nord-Ouest, mais tout de même, l’espèce n’est plus en danger.

Le parc Wood Buffalo de nos jours

Au-delà de la préservation de cette noble espèce de ruminant des plaines du centre de l’Amérique du Nord, le parc Wood Buffalo est aussi un lieu d’observation de la faune et de la flore boréale du Canada.

C’est aussi un territoire qui subit de profonds changements.

2015 : un record pour les feux de forêt

L’année 2015 est à marquer d’une pierre blanche en matière de feux de forêt dans les parcs nationaux du Canada et le parc de Wood Buffalo, par son immensité, est le contributeur principal de cette réalité.

D’ailleurs, le fonds de réserve de Parcs Canada pour combattre les feux de forêt est presque à sec en raison du nombre croissant et de l’importance de ces incidents en raison des étés chauds et secs successifs des dernières années.

En 2015, il y a eu 122 feux de forêt qui ont consumé 4 600 kilomètres carrés de forêt, soit près de dix fois la superficie de l’île e Montréal, ou encore, près de deux fois le Luxembourg.

Annuellement en moyenne, il y a 82 foyers d’importance recensés dans les parcs nationaux canadiens

Wood Buffalo, la part du lion des feux de forêt en 2015

De ces 4 600 kilomètres brûlés en 2015, 3 700 l’ont été dans le parc Wood Buffalo à la frontière entre le nord de l’Alberta et le centre Sud des Territoires du Nord-Ouest.

Huit millions pour la guerre au feu

Parcs Canada prévoit un budget annuel de huit millions de dollars pour combattre les feux de forêt qui se déclarent sur les territoires dont cet organisme fédéral a la responsabilité. Tout surplus est reversé dans le budget de l’année suivante.

En 2015, les feux de forêt dans les parcs nationaux canadiens ont coûté la modique somme de 14 millions de dollars. Avec ces six millions de plus qu’à l’accoutumée, la réserve est à sec.

Les changements climatiques et l’augmentation de l’incidence des feux de forêt

Les climatologues l’ont annoncé depuis quelques années, les changements climatiques et l’augmentation de la température moyenne de la planète auront un effet certain sur l’augmentation du nombre de feux de forêt et sur leur puissance.

Des étés plus chauds et plus secs, voilà ce qui crée les conditions idéales pour le déclenchement de feux de forêt qui, d’une étincelle créée par un éclair qui frappe le sol, peut détruire des milliers de kilomètres carrés de forêt.

Des feux contrôlés pour contrôler les feux naturels

Parcs Canada a allumé un nombre record de feux contrôlés en 2015 afin de gérer le plus adéquatement possible le cycle naturel des forêts, incendie et rajeunissement. Il y en a eu 28 de la sorte en 2015 dans 12 parcs nationaux, du parc des Lacs-Waterton à l’extrême sud-ouest de l’Alberta à celui du lieu historique de Louisbourg en Nouvelle-Écosse.

Les feux de contrôles permettent de restaurer le mélange naturel d’espèces de la flore, plantes et arbres, la diversité des âges tout en contrôlant les populations fauniques.

Les feux de contrôles prescrits par Parcs Canada sur les territoires dont l’agence a la responsabilité devraient se faire à un taux de 20% par rapport au cycle naturel.

RCI, Parcs Canada, Encyclopédie canadienne, Presse canadienne

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