Le temps chaud des derniers jours a permis à certains acériculteurs de récolter une première coulée d’eau d’érable. Cela est un bon mois avant la date de récolte traditionnelle. Ordinairement, les érables coulent entre le 6 et le 24 mars selon les variations climatiques d’une année à l’autre au Québec.
Il y a deux ans Radio-Canada International était l’une des premières à attirer l’attention des internautes sur les résultats d’une première analyse scientifique suggérant que le réchauffement climatique allait provoquer des changements majeurs dans le calendrier de production du précieux sirop d’érable dont les Québécois produisent 7 litres sur 10 dans le monde.
Sous le titre, Nos arrières-petits-enfants goûteront-ils au sirop d’érable dès janvier?, nous affirmions qu’en 2114, les Canadiens se rendraient à la folklorique « cabane à sucre » dès février ou même janvier pour goûter aux traditionnels plats fait avec du sirop d’érable. Or, voici que ce calendrier se trouve maintenant devancé de 98 années.
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La production de sirop d’érable est déjà commencée pour certains producteurs de sirop
Ces producteurs sont principalement basés en Estrie, en Montérégie et au Centre-du-Québec. Leurs homologues situés aux États-Unis en ont profité également.
Selon Caroline Cyr, porte-parole de la Fédération des producteurs acéricoles, certains acériculteurs avaient prévu le coup en décembre parce que les prévisions météorologiques laissaient entrevoir un mois janvier chaud.
Aide-mémoire…
– Idéalement pour que l’eau d’érable coule à flot, les producteurs ont besoin d’une série de journées successives pendant lesquelles la température descend sous zéro la nuit et passe au-dessus de zéro le jour.
– Les conditions de production idéales surviennent lorsqu’il fait environ -6 degrés la nuit et 6 degrés le jour. Cela permet à l’eau d’érable de monter dans le tronc de l’arbre le jour et ensuite, le froid exerce une pression sur le tronc.
Situation exceptionnelle qui pourrait se répéter avec le réchauffement du climat
Le réchauffement climatique menace de perturber toute l’industrie du sirop d’érable. La quantité de sève produite par chaque érable à sucre lors de la célèbre coulée printanière est déjà largement directement influencée par les conditions climatiques.
Si certains spécialistes des arbres émettaient l’hypothèse il y a deux ans que nos arrières-petits-enfants pourraient goûter au sirop d’érable dès janvier, une autre étude, publiée récemment dans la revue scientifique Plos One, soulignait que « le temps des sucres » pourrait bien être devancé de deux à trois semaines d’ici la fin du siècle au Québec.
Des chercheurs du consortium de recherche Ouranos et de la Direction de la recherche forestière du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec ont bâti un modèle leur permettant de prédire le début de la saison des sucres et la durée pour chaque région étudiée. Selon eux, ’entre 2080 et 2100, l’eau d’érable à sucre coulera deux à trois semaines plus tôt.
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RCI avec des informations de René Cochaux de Radio-Canada
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