De la tire d'érable sur la neige au printemps. Sans l'actuel cartel, les prix pour le sirop d'érable pourraient-il être plus compétitifs sur les marchés d'exportation et moins cher aussi dans les épiceries canadiennes?

De la tire d'érable sur la neige au printemps. Sans l'actuel cartel, les prix pour le sirop d'érable pourraient-il être plus compétitifs sur les marchés d'exportation et moins cher aussi dans les épiceries canadiennes?
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Mettre fin au cartel du sirop d’érable : sucrée de bonne idée?

Selon un rapport remis ces jours derniers au gouvernement québécois, le rapport Gagné, le remède contre la perte des parts de marchés des Québécois aux mains notamment des Américains dans le très lucratif commerce du sirop d’érable serait de casser le cartel mis en place depuis des années par la puissante Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ).

Florent Gagné
Florent Gagné

L’auteur du rapport, Florent Gagné, y affirme que l’industrie acéricole du Québec, qui a déjà représenté 80 % du marché mondial, est maintenant rendue à 70 %. Et, elle perdra une autre part de 10 % au profit des Américains, d’ici quelques années.

Le rapport Gagné qui comporte 21 recommandations pour la croissance de cette industrie s’adresse notamment au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation pour qu’il change complètement les règles du jeu.

On peut lire dans ce rapport : « le système actuel a produit de grandes choses, mais pour poursuivre son évolution, il doit s’ajuster aux changements que commande un monde qui est lui-même en évolution rapide ».

Le saviez-vous?
Les États-Unis et le Canada sont les deux seuls pays au monde à produire du sirop d’érable et le Canada domine largement le marché, assurant 85 % de la production mondiale.
Environ 4 % des fermes canadiennes génèrent du sirop à une échelle commerciale.

Le ministre de l’Agriculture du Québec accueille favorablement le rapport

Pierre Paradis
Pierre Paradis © PC

Selon le ministre Pierre Paradis, il est important de préciser que le Québec est encore, et de loin, le leader mondial de la production de sirop d’érable.

Cependant, on aurait tort selon lui de croire que cette situation est immuable et qu’on peut impunément fermer les yeux sur ce qui se passe ailleurs.

Le Québec a perdu dit-il « 10 % de parts de marché mondial dans les 10 dernières années et, si rien ne change, c’est un autre 10 % qui sera perdu d’ici 2025. »

Les propositions avancées par M. Gagné sont donc très intéressantes aux yeux du ministre qui rejette les affirmations de la fédération à l’effet que M. Gagné veut mettre le feu à l’industrie, car ce dernier propose tout de même de conserver la réserve stratégique de sirop d’érable, qui permet garder des prix stables même lors d’une mauvaise récolte anuelle.

Écoutez
Des produits de l’érable
Des produits de l’érable © Radio-Canada/Olivier Lalande

Une pilule amère qui passe de travers

La Fédération des producteurs du sirop sucré le plus célèbre au monde se montre particulièrement amère.

Elle va jusqu’à réfuter les chiffres concernant le déclin de l’emprise québécoise sur cette production et allègue au contraire qu’il ne s’est jamais vendu autant de produits de l’érable québécois qu’en 2015.

L’an dernier, elle affirme que 103,3 millions de livres de sirop ont été vendus, dont 92,8 millions sur le marché de l’exportation.

« La part du Québec est sensiblement la même depuis 15 ans. Il n’y a pas de raison de croire que l’industrie va décliner pour les prochaines années. C’est un mensonge », soutient Charles-Félix Ross, économiste en chef de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA).

Non seulement met-on en doute les chiffres du rapport Gagné concernant le recul de cette industrie, mais on demande la démission du ministre Pierre Paradis.

On reproche par-dessus tout à Florent Gagné d’avoir écouté surtout une centaine de producteurs mécontents envers la Fédération des producteurs acéricoles du Québec et qui veulent vendre directement aux consommateurs sans pertes de profits.

Dégustation de tire d’érable. Le regroupement québécois de producteurs de sirop d'érable reproche à M. Gagné de vouloir mettre le feu à l'industrie, de ramener les producteurs 40 ans en arrière, dans l'insécurité financière et l'incertitude.
Dégustation de tire d’érable. Le regroupement québécois de producteurs de sirop d’érable reproche à M. Gagné de vouloir mettre le feu à l’industrie, de ramener les producteurs 40 ans en arrière, dans l’insécurité financière et l’incertitude. © Radio-Canada

Une goutte d’histoire…
Ce produit phare du Canada est très étroitement lié à son histoire, car ce sont les vitamines contenues dans l’eau d’érable, bien connues des peuples amérindiens, qui ont permis aux premiers colons européens de rester en santé l’hiver et de ne pas contracter la terrible maladie du scorbut. Les Amérindiens arrivaient à boire l’eau d’érable mais ils n’avaient aucune façon de faire bouillir l’eau d’érable pour en faire du sirop. L’idée est venu plus tard chez les colons de concentrer cet eau sucrée en l’évaporant.
On s’en servait en particulier comme aliment tonique, au printemps.
Aujourd’hui, la consommation de sirop d’érable est généralisée au Québec et en Ontario où le sirop est parfois consommé au quotidien. Le sirop d’érable est aussi populaire dans des pays comme le Japon ou l’Allemagne en tant que produit exotique rare.
Source – Wikipédia

Barils de sirop d’érable
Barils de sirop d’érable

RCI avec la contribution de Réjean Blais, Jacques Beaupré, Philippe Marcoux et de Claude Bernatchez de Radio-Canada

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Catégories : Économie, International, Politique, Société
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