Un adepte des textos

Crédit photo : Radio-Canada

Clavardage, Facebook, Instagram et Twitter pour détecter nos maladies mentales

Des chercheurs canadiens et français travaillent à la mise au point d’algorithmes pour épier les messages en ligne sur les réseaux sociaux et dépister les internautes souffrants de simple dépression ou exhibant des symptômes de maladies mentales plus graves.

L’équipe de recherche est dirigée par Diana Inkpen de l’Université d’Ottawa dans la capitale canadienne et étudie en détail la façon dont certaines données sociales des médias sociaux peuvent être utilisées pour détecter et surveiller les personnes potentiellement à risque de problèmes de santé mentale.

Les algorithmes auront beaucoup de données à surveiller et à analyser puisque chaque minute de chaque jour, environ 347 000 tweets sont publiés, 293 000 statuts Facebook sont modifiés et 400 000 heures de vidéos sont téléchargées sur le web avec des quantités astronomiques d’informations sur la vie et les habitudes sociales des utilisateurs de médias.

Découvrez :
Des services de santé mentale par clavardage – Radio-Canada
Un groupe de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal recevra une subvention d’un million de dollars pour mettre sur pied un nouvel outil qui permettra aux jeunes d’accéder plus facilement à des services de santé mentale…

Clavardage sur appareil mobile
Clavardage sur appareil mobile © iStock

L’algorithme qui vous connaît mieux que vos amis

À l’heure où la compagnie Apple peut commencer à diffuser des annonces publicitaires sur le web en fonction de votre solde de carte de crédit, Diana Inkpen estime qu’il lui est apparu évident que très bientôt on pourrait se servir des données sur les médias sociaux pour identifier et surveiller en ligne les personnes qui présentent des signes de maladie mentale.

Mardi de cette semaine, la ministre canadienne de la Science Kirsty Duncan a annoncé qu’un investissement supplémentaire serait versé à l’Université de Diana Inkpen d’Ottawa pour une période de trois ans, dans sa recherche qui regroupe des scientifiques des universités d’Ottawa, de l’Alberta et de Montpellier en France.

« Nous voulons regarder le genre d’émotions que les gens expriment, et ensuite nous allons nous concentrer en particulier sur les émotions négatives qui pourraient révéler des signes précoces de troubles mentaux possibles », a déclaré Diana Inkpen à CBC News mercredi. « Cela pourrait être de la dépression, cela pourrait être de l’anorexie, ou d’autres signes précoces de maladies. »

Inkpen dit que son objectif est de créer un ensemble d’outils qui peuvent être utilisés par les médecins, les psychologues, les conseillers scolaires et les groupes de recherche, entre autres.

Elle révèle en outre que ses algorithmes peuvent déjà regarder la façon dont les activités en ligne d’un individu changent au fil du temps. Par exemple, si quelqu’un est très actif sur les médias sociaux et modifie son comportement à long terme, cela pourrait signaler un problème.

 Diana Inkpen de l'Université d'Ottawa

Diana Inkpen de l’Université d’Ottawa

Outils pratiques pour votre médecin, les parents d’enfants et… votre assureur

Un médecin dont le patient accepterait d’être surveillé de cette manière pourrait recevoir une alerte automatique lorsqu’un algorithme détecte un problème.

Dans le cas de cyberintimidation, Inkpen dit que les outils de son équipe pourraient également être utilisés pour aviser les parents ou les conseillers scolaires si un enfant devient colérique ou se conduit étrangement en ligne.

Lorsqu’on lui a demandé si elle pensait que ces algorithmes pourraient être nocifs pour les utilisateurs s’ils tombent dans de mauvaises mains, Inkpen averti que « nous devons être très prudents à ce sujet. »
Pourtant, elle est sûre qu’il y aura de nombreux cas d’utilisation potentiellement positifs pour les outils que son équipe envisage de déployer à l’été 2018.

Le saviez-vous?
Une trop grande dépendance au téléphone intelligent peut conduire à la dépression et l’anxiété
Les jeunes qui sont accros des smartphones sont plus susceptibles de souffrir d’anxiété et de dépression par rapport aux personnes qui l’utilisent avec modération.
Une étude menée par l’Université de l’Illinois a interrogé 300 étudiants universitaires pour savoir s’il y avait effectivement un lien entre la dépendance du téléphone et la santé mentale.
Les gens qui ont été les plus accros à Internet et les téléphones portables ont signalé la plus forte incidence de la dépression et de l’anxiété.
Lorsque les chercheurs ont permis à un groupe de contrôle pour garder leurs téléphones portables, mais ne leur permettaient pas de les utiliser au cours d’une situation stressante, l’incidence de l’anxiété et la dépression était faible.
L’étude a été publiée dans la revue Computers in Human Behavior.

Le téléphone intelligent n’est jamais bien loin de l’oreiller.
Le téléphone intelligent n’est jamais bien loin de l’oreiller pour beaucoup de Canadiens. © iStock

RCI avec CBC et Radio-Canada

Sur le même thème

L’humeur des internautes décodée – La Presse

New project to watch social media for signs of mental illness – CBC

Depressed? Maybe you are addicted to your smartphone – Live Mint 

Catégories : Internet, sciences et technologies, Santé, Société
Mots-clés : , , , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.