Les flammes font rage encore et aucune équipe n’a pu faire encore un relevé détaillé des pertes. Mais une analyse de la Banque de Montréal (BMO) estime que les pertes des assureurs de Fort McMurray pourraient dépasser 9 milliards de dollars ce qui en ferait le désastre le plus coûteux de toute l’histoire canadienne.
Avec environ 1 600 logements, petites entreprises et autres structures qui ont été détruites dans l’enfer des flammes cette semaine, la facture pourrait s’élever aussi haut que 9,3 milliards $.
selon l’estimation sommaire de BMO Capital Markets
L’analyste principal, Tom MacKinnon, affirme toutefois dans son rapport qu’une estimation « plus raisonnable » des pertes totales dans la région de Fort McMurray pourrait atteindre entre 2,6 milliards $ et 4,7 milliards $, ce qui suppose que 25 à 50 % de tous les appartements et logements ont été détruits.
Même si l’on utilise des estimations plus conservatrices comme guide, le coût de la catastrophe qui se déroule toujours en ce moment est susceptible d’être « de loin la plus grande catastrophe dans l’histoire canadienne », écrit l’analyste.
Les inondations qui ont frappé la ville de Calgary et d’autres régions du sud de l’Alberta en 2013 avaient causé des pertes totales aux assurés d’environ 3,2 milliards $ ce qui classait cette catastrophe jusqu’à ce jour comme étant la plus coûteuse de notre histoire.
Le Bureau d’assurance du Canada a mis en place sa propre ligne d’urgence pour prendre des appels de résidents qui ont des questions ou des préoccupations : 1-844-227-5422.
Alors, combien ça va nous coûter en hausse de primes?
Beaucoup de Canadiens bien sûr se demandent maintenant si leurs assureurs vont se mettre durant la prochaine année à réviser à hausse les montants de leurs primes pour récupérer leurs sommes perdues.
C’est encore beaucoup trop tôt pour le dire, répond le Bureau d’assurance du Canada. « Il y a beaucoup de facteurs qui entrent en considération », précise Caroline Phemius, porte-parole de l’organisation dans une entrevue accordée à Radio-Canada. « Ça prend aussi généralement plusieurs événements d’envergure pour qu’il y ait des répercussions sur les primes de tout le monde. »
Le courtier d’assurances Louis Cyr croit pour sa part qu’une augmentation généralisée est peu probable : « Pour qu’il y ait un impact sur l’ensemble d’un pays, on doit avoir une catastrophe qui touche une majorité d’assureurs », ce qui n’est pas le cas ici.
Ceux qui feront des réclamations à Fort McMurray subiront inévitablement des augmentations de primes, mais, de conclure Louis Cyr, pour que cette augmentation s’applique ensuite à l’ensemble des habitants de toute la région, il faudrait démontrer qu’il y a une récurrence de feux de forêt dans le secteur et qu’ils sont donc plus à risque.
Le saviez-vous?
Le vieillissement de la forêt de l’Alberta met les communautés à risque d’être victime d’un nombre croissant de feux de forêt
– Un comité d’experts sur les risques et facteurs d’incendies a mis en garde le gouvernement provincial de l’Alberta en 2012 que les petites communautés du nord de cette province courent des risques sans cesse plus élevés
– En 1971, plus de la moitié de la forêt boréale de l’Alberta était considérée comme jeune, avec environ un tiers classé comme immature, cinq pour cent considérés comme mature et une petite quantité jugée vieille.
– En 2011 cependant, moins de 10 pour cent des forêts étaient jeunes, plus de 40 pour cent d’âge mûr, et plus de 20 pour cent vieille.
RCI avec des informations de Ximena Sampson de Radio-Canada, l’Edmonton Journal, le Toronto Star et le Globe and Mail
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