La raison? Le virus Zika, très présent au Brésil.
Selon le professeur Amir Attaran, spécialisé en droit et en santé publique à l’Université d’Ottawa, les milliers de visiteurs attendus des quatre coins du monde pourraient devenir des vecteurs du virus et le propager une fois rentré chez eux.
En général la maladie, transmise par la piqûre d’un moustique ou sexuellement par un partenaire qui en a été infecté, cause peu de désagréments et demeure asymptomatique.
Certaines personnes se plaindront de fièvre, de douleurs au corps, de démangeaisons et de rougeurs dans les yeux.
Mais le Zika peut aussi provoquer une microcéphalie, soit une croissance anormalement faible du cerveau et du crâne de bébés nés de femmes qui ont été infectés pendant leur grossesse.
Selon des experts, le virus pourrait aussi être lié au syndrome de Guillain-Barré, un trouble neurologique pouvant causer une paralysie progressive, et à d’autres désordres neurologiques chez certains enfants et adultes ayant été infectés.
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Dans un commentaire publié dans le «Harvard Public Health Review», Amir Attaran déclare qu’il serait irresponsable de la part du Comité international olympique (CIO) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de permettre aux Jeux d’aller de l’avant, ajoute le professeur Attaran, qui conseille plutôt d’en changer la date ou de déplacer les compétitions vers divers sites déjà existants, à Sydney, Pékin ou Londres par exemple. Ces villes ont tenu des Jeux d’été au cours des deux dernières décennies.
« Il est très clair que vous ne tenez pas des Jeux qui pourraient saboter la santé du monde, ce qui est un scénario très possible, a déclaré en entrevue Amir Attaran.
En janvier dernier, le Comité international olympique (CIO) avait annoncé que les Jeux auraient lieu comme prévu et avait donné des conseils pour se protéger des piqûres de moustiques, mais les données scientifiques sur Zika ont évolué rapidement faisant craindre le pire au professeur Attaran qui précise qu’“en se fiant sur les preuves scientifiques, je considère que c’est potentiellement catastrophique, extrêmement négligeant et irréfléchi.”
Si le virus du Zika a atteint des niveaux épidémiques en Amérique du Sud, en Amérique centrale, dans certains secteurs du Mexique et des Caraïbes, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait en avril dernier que le nombre de cas d’infection par Zika pourrait augmenter au cours des prochains mois dans des zones actuellement épargnées dans le monde.
RCI avec La Presse Canadienne
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