Chez les êtres humains, la mémoire fonctionne en images. Nos souvenirs sont souvent faits d’une série de photographies d’instants vécus que l’on fabrique dans notre tête et que l’on complémente parfois de sons et d’odeurs. On peut facilement revivre un moment en voyant une image qui nous le rappelle.
Mais est-ce que la mémoire historique des peuples peut aussi être racontée en images ?
L’anthropologue et doctorante en Éducation artistique à l’Université Concordia de Montréal Emanuelle Dufour a voulu répondre à cette question dans le cadre du travail d’observation et d’analyse de la situation de l’éducation postsecondaire chez les peuples autochtones du Québec qu’elle exerce depuis quelques années. Dans l’entrevue qu’elle nous a accordée, Emanuelle Dufour explique la notion de « mémoires graphiques » des peuples et pourquoi elle s’y intéresse. Écoutez :
ÉcoutezLa bande dessinée « J’ai une histoire à raconter », conçue et réalisée par Emanuelle Dufour sur l’éducation autochtone au Québec et au Canada, représente un premier essai pour pouvoir comprendre le potentiel pédagogique des productions graphiques dans un contexte éducatif, de sensibilisation et d’information concernant les peuples autochtones du pays.
Liens pertinents
- Les travaux d’Emanuelle Dufour
- La bande dessinée « The 500 years of Resistance Comic Book » de Gord Hill
- La saga « 7 Generations: A Plain Cree Saga » de David Alexander Robertson et Scott B. Henderson
- La BD « Tales from Big Spirit » de David Alexander Robertson, qui fait découvrir quelques personnages historiques autochtones.
- Le livre graphique « Sugar Fall: A Residential School Story (ENG) » sur le régime des pensionnats autochtones du Canada,
- La BD « Betty: The Helen BEtty Osborne Story » sur les femmes autochtones disparues ou assassinées au Canada.
- Aussi « Innu Meshkenu tome 1: Tracer son chemin » – BD racontant le chemin parcouru par le premier chirurgien autochtone du Québec, Dr. Stanley Volant.
- Et finalement, pour en apprendre plus sur la BD autochtone au Canada et son contexte socioculturel, consultez cet article d’Emanuelle Dufour.
Titulaire d'une maîtrise en anthropologie de l'Université de Montréal axée sur la sécurité culturelle autochtone en contexte postsecondaire, les résultats de recherche d'Emanuelle Dufour ont notamment contribué à la mise en place de services culturellement adaptés pour les étudiants autochtones de cette université. Elle poursuit actuellement ses études de doctorat en éducation artistique à l’Université Concordia, dans le but d'explorer le potentiel des mémoires graphiques autochtones. Jusqu'à maintenant, son parcours s'est articulé autour de l'éducation et du dialogue interculturels mettant à contribution près d'une quarantaine de pays.
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