Évaluer le potentiel culturel canadien à l’ère du numérique, c’est le nouveau projet du ministère du Patrimoine canadien qui entend investir 1,9 milliard de dollars pour soutenir la créativité dans ce secteur. Grâce à cet investissement, les artistes nationaux pourront désormais renforcer la présence des produits culturels canadiens sur le marché international.
Invitée de l’émission «Tout le monde en parle» de Radio-Canada dimanche soir, la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, a fait l’éloge d’un secteur artistique et culturel national qui figure dans le groupe de tête des grandes nations qui se démarquent dans ces domaines, notamment en cette ère du numérique, par la qualité de leurs offres.
En plus de son engagement à soutenir les artistes à travers un investissement de 1,9 milliard de dollars, la ministre Mélanie Joly a annoncé l’ouverture d’une conversation publique pour recueillir les meilleures idées susceptibles d’améliorer les performances du secteur culturel du pays.
1,9 milliard de dollars d’investissement dans ce secteur, c’est, comme a soutenu madame Joly, l’un des investissements les plus importants jamais observés dans les pays les plus développés de la planète en 30 ans, notamment en ce qui concerne le développement des produits de l’industrie culturelle.
L’intention pour le gouvernement est, en plus de rechercher un rayonnement international de l’industrie culturelle canadienne, selon la ministre Mélanie Joly, de permettre aux artistes de vivre plus décemment grâce à leur métier.
À la quête d’une stratégie d’exportation culturelle
Avec l’injection de ces fonds en culture, la recherche, le développement, la production et les exportations dans ce secteur vont se redynamiser. Tout cela également renforcé par l’élaboration d’une nouvelle stratégie d’exportation culturelle que le Canada entend élaborer.
La ministre Joly qui a présenté le Canada comme un creuset de grands talents artistiques, que ce soit dans le secteur de la musique, de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée et de la bande dessinée entre autres, a dit souhaiter que ces talents se tournent vers de nouveaux débouchés internationaux.
L’industrie culturelle du Canada aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays a besoin d’une réforme profonde, ce qui justifie l’opportunité de mettre sur pied une nouvelle politique culturelle, a indiqué Mélanie Joly. Cette politique mettra l’accent sur deux grandes priorités :
- les questions identitaires d’une part pour permettre de souligner le potentiel et le savoir-faire des artistes et créateurs canadiens.
- les questions économiques pour soutenir l’innovation qui permet de mettre sur le marché des produits de qualité supérieure susceptibles de générer de nouveaux emplois et d’assurer une plus grande présence des productions canadiennes sur les plateformes numériques.
Étant donné que la plupart des services numériques sont offerts par les États-Unis, les produits culturels canadiens sont jusqu’à présent peu représentés sur ces plateformes. Une situation qui est fortement décriée à l’intérieur du pays du fait que les subventions octroyées pour la promotion culturelle et l’appui à la création s’en vont ailleurs, Netflix étant une illustration concrète d’une telle situation.
C’est pourquoi la ministre Joly a réitéré l’idée de la tenue d’une consultation publique dans le but de développer un nouveau modèle. Cette consultation qui se poursuit jusqu’au 7 novembre est ouverte à tous.
Réagissant à ces annonces de la ministre Joly, Jérôme Pruneau, le directeur général de Diversité artistique Montréal, s’est dit largement favorable à la consultation et s’est permis quelques recommandations à la ministre fédérale. La plus importante étant d’œuvrer en faveur d’une plus grande insertion socioprofessionnelle des artistes issus de la diversité dont les talents et les diplômes ne sont pas très souvent reconnus.
Monsieur Pruneau a également tenu à saluer l’annonce de l’investissement financier. Cet investissement représente à coup sûr un début de réponse à la pauvreté, un mal qui frappe durement les artistes dont la plupart vivent avec parfois moins de 10 000 dollars par ans, a reconnu Jérôme Pruneau qui s’est entretenu avec Alice Chantal Tchandem.
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