Dans un rare geste d’unité, les partis d’opposition à l’Assemblée nationale ont joint leur voix, mercredi, pour plaider en faveur d’une réforme du mode de scrutin en vigueur au Québec, sans toutefois rallier, du moins, pour l’instant, le gouvernement libéral du premier ministre Philippe Couillard à leur cause.
Lors de l’élection de 2014, le Parti libéral du Québec avait remporté le pouvoir et une majorité de sièges après avoir récolté seulement 42 % des suffrages. Cela lui avait permis de remporter 70 des 125 sièges de l’Assemblée nationale, soit 56 % de tous les sièges.
En raison de « l’éclatement du bipartisme », le Parti québécois (PQ), la Coalition avenir Québec (CAQ) et Québec solidaire, accompagnés d’Option nationale et du Parti vert du Québec estiment que le temps est venu de s’éloigner du traditionnel mode de scrutin uninominal à un tour qui prévaut actuellement.
Un changement pour 2022
Dans le cadre de travaux menés par le Mouvement démocratie nouvelle (MDN) depuis le printemps, tous ces partis ont donc signé une déclaration commune qui plaide pour un système proportionnel mixte dès 2022 qui tiendrait compte du poids des régions.
« Nous invitons le Parti libéral du Québec (PLQ) à emboîter le pas, a affirmé la porte-parole péquiste en matière de réforme des institutions démocratiques, Véronique Hivon. Nous sommes dans une logique où le bipartisme a éclaté et la population réclame des changements. »
Cette sortie commune survient alors qu’au même moment, sur la scène fédérale, le gouvernement Trudeau hésite à remplir sa promesse électorale visant à réformer le mode de scrutin, ce qui lui attire de nombreuses critiques des partis d’opposition.
Réforme électorale : perte d’appétit des Canadiens en l’absence de menace à la démocratie?
L’appétit des Canadiens pour une réforme électorale semblerait s’être envolé en fumée maintenant que le régime conservateur de Stephen Harper, défait il y a un an, ne semble plus qu’un lointain souvenir dans la mémoire collective. Conscient de cette érosion, et opposé aux propositions de réforme sur la table, le premier ministre semble maintenant vouloir guider le pays vers une réforme tout au plus modeste.
La promesse de Justin Trudeau, il y a un an, voulant que les élections de 2015 soient les dernières menées selon le mode de scrutin uninominal à un tour incarnait pourtant tout l’idéalisme des rêves ensoleillés de son programme électoral.
Aujourd’hui, un an après son élection, non seulement la proposition semble-t-elle s’enliser, mais les Canadiens eux-mêmes semblent avoir perdu l’appétit pour un changement. Cela mine du coup encore un peu plus les chances de réussite du projet.
Voyez les explications – 6:06
La réforme du mode de scrutin n’intéresserait plus qu’environ 3 % des Canadiens
Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau avait soutenu il y a quelques semaines que cette réforme serait désormais conditionnelle à un « large appui » de la population.
Lisez la suite…
Sur le même thème
Excuses de la ministre des Institutions démocratiques concernant la réforme électorale – RCI
Le gouvernement canadien bat en retraite pour réformer la loi électorale – RCI
Un référendum sur la réforme du vote au Canada, oui ou non? – RCI
Les libéraux ont promis en campagne électorale que les élections de 2015 seraient les dernières à se tenir selon le mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour. La question de la réforme électorale est cependant trop complexe pour être soumise à un référendum, a plaidé le premier ministre canadien en juin dernier.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.