Les services frontaliers ont sonné l’alarme. Le cap de 300 migrants par mois vient d’être franchi. Une fois passés du côté du Canada, les migrants estiment qu’ils sont tirés d’affaire parce que la menace d’expulsion promise par le nouveau président Trump ne pèserait plus sur leur tête. Au Canada, ils doivent pouvoir s’enregistrer comme des réfugiés et obtenir des documents légaux, tout un défi pour certains.
Selon des informations rapportées par l’Agence des services frontaliers du Canada, il ne se passe plus un seul jour sans que des migrants en provenance des États-Unis cherchent à traverser la frontière en passant par le Québec.
La situation serait telle que l’Agence est débordée par le flot de migrants qui arrivent de l’autre côté de la frontière, depuis l’élection de Donald Trump comme nouveau président américain.
À lire aussi :
Le flot de clandestins en provenance des États-Unis explose
L’immigration irrégulière au Canada décortiquée en 5 questions
Alors que du 1er avril au 30 décembre 2016 l’Agence avait rapporté le passage de 823 migrants, les nouveaux chiffres communiqués cette année montrent que si la tendance se maintient, ce seraient au total près de 3000 migrants qui entreraient au Canada en neuf mois, soit environ le triple du nombre enregistré pendant la même durée l’année dernière, avec une moyenne de 300 entrées par mois.
En campagne électorale, Donald Trump avait annoncé un plan sans merci pour contenir l’immigration clandestine et promis de construire non seulement un grand mur pour faire barrière aux migrants en provenance du Mexique, mais aussi en durcissant la politique de délivrance des visas, en détenant et en renvoyant dans leurs pays d’origine tous les migrants clandestins.
Ce plan représente un véritable cauchemar pour les migrants qui, en fuyant vers le Canada, espèrent pouvoir compter sur la chaleur et la générosité d’un territoire et d’un peuple mondialement reconnus pour son altruisme et sa bienveillance.
Plusieurs points de passage, mais le Québec plus accessible?
Pour réaliser leur rêve de bâtir une nouvelle vie au Canada, les migrants en provenance des États-Unis sont de plus en plus nombreux à choisir de passer par le Québec.
Le chemin Roxham qui traverse Hemmingford est la voie toute tracée que suivent la plupart des migrants.
Il en arrive régulièrement toutes les semaines. Ils arrivent des États-Unis – parfois même en taxi – jusqu’à la frontière, où ils traversent sans problème en passant sous un ruban jaune. De toute évidence, ils connaissent les chemins où il n’y a pas de guérite. Parfois, il y a des familles entières avec des bébés qui traînent des valises.
– François Doré qui habite tout près de la frontière.
Selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui enquête sur certains cas, les migrants obtiennent souvent l’aide de passeurs.
Une fois sur le territoire canadien, ces migrants sont recueillis par les agents de la GRC qui les conduisent aux points d’entrée pour vérification.
Ensuite, ils peuvent déposer leurs demandes pour obtenir un statut de réfugié. Ça peut aller plus facilement pour les uns, notamment ceux qui ont des membres de leur famille au Canada, ou être plus compliqué pour les autres qui risquent un renvoi dans leur pays d’origine, en cas de refus de leur demande.
Pour l’année 2016, plus de 6000 personnes sans statut ont été expulsées du pays, un chiffre en baisse par rapport aux années précédentes, où le nombre d’expulsions était au-dessus de 10 000.
Les migrants viennent d’horizons divers, principalement du Mexique, du Soudan, de l’Éthiopie, et de plus en plus du Moyen-Orient, une zone prise en étau entre guerre civile et terrorisme, ce qui les pousse à s’enfuir.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.