Le Canada va accorder des permis de résidence temporaire aux ressortissants des sept pays musulmans visés par le décret américain qui seraient bloqués au Canada.
Le ministre canadien de l’immigration Ahmed Hussen, a annoncé dimanche que les personnes originaires de pays mis à l’index par l’administration Trump, en transit vers les États-Unis et qui seraient bloquées au Canada, recevront un permis de résidence temporaire en cas de nécessité.
Hussen n’a pas cité de nombre de personnes qui pourraient être concernées par cette mesure. Il a indiqué que quelques passagers s’étaient vus refuser l’embarquement au départ du Canada, tout en précisant qu’en début d’après-midi dimanche, les autorités n’avaient connaissance d’aucun cas de personne bloquée au Canada.
Le ministre a également confirmé que Washington avait assuré à Ottawa que le décret migratoire ne s’appliquera pas aux ressortissants canadiens ayant la double nationalité de l’un des sept pays visés par l’interdiction américaine.
Un décret décrié
Le décret du président américain Donald Trump interdit pendant trois mois l’entrée aux États-Unis de ressortissants de sept pays musulmans: Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen
Hussen, qui est d’origine somalienne, a aussi indiqué que les ressortissants des sept pays, disposant d’une carte valide de résident permanent canadien, pouvaient toujours entrer aux Etats-Unis. Le décret américain s’applique en revanche aux ressortissants des sept pays visés qui seraient en transit au Canada. Plus de 35.000 ressortissants canadiens binationaux possèdent aussi la nationalité d’un des sept pays, a précisé le ministre
Hussen a évité de condamner la mesure américaine, mais il a souligné que le Canada continuerait à mener une politique d’immigration basée sur la « compassion », tout en assurant la sécurité des Canadiens. « Nous accueillons ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre », a-t-il dit en reprenant les termes d’un message sur Twitter du Premier ministre Justin Trudeau.
Ottawa est pressé d’agir
Au moment où les projecteurs étaient braqués sur les protestations contre le décret de Donald Trump, un groupe de chefs de file de la communauté technologique canadienne a appelé dimanche Ottawa à accorder des visas aux personnes empêchées d’entrer ou de retourner aux Etats-Unis.
« Les entreprises technologiques canadiennes ont conscience de la puissance de l’inclusion et de la diversité des courants de pensée, et que les talents et compétences ne connaissent pas de frontières », soulignent les signataires de cette lettre ouverte. Ils demandant à Ottawa d’accorder des visas pour permettre à ces personnes de venir vivre et travailler au Canada.
Interrogé à ce propos, le ministre a indiqué que les autorités canadiennes continuaient à suivre l’évolution de la situation, mais n’a pas pris d’engagement.
Un parti d’opposition canadien, le Nouveau Parti démocratique (NPD), a par ailleurs réclamé dimanche la tenue d’un débat d’urgence au Parlement sur le décret Trump, qui aura des « répercussions désastreuses sur des milliers de personnes », a estimé la porte-parole du parti en matière d’immigration, Jenny Kwan. L’opposition néo-démocrate souhaite que les parlementaires en sachent davantage sur les « importantes conséquences » que cette politique aura sur les citoyens ciblés, dont les Canadiens.
Pour Mme Kwan, les parlementaires canadiens doivent aborder des questions comme l’abolition du visa pour les visiteurs mexicains, l’installation au pays des réfugiés yézidis, le coût de la formation linguistique visant à mieux intégrer les réfugiés syriens après leur arrivée au Canada.
(Avec l’AFP et la Presse Canadienne)
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