Image du documentaire «Right To Die?» sur le suicide assisté. On y voit l’Américain Craig Ewert, 59 ans. Cet homme, qui souffrait d’une maladie cérébrale dégénérative, a mis fin à ses jours en 2006 dans une clinique de Zurich. Photo Credit: AFP / Shaun Curry
Même si c’est légal au Canada, plus de Canadiens se réfugient en Suisse pour mettre fin à leur vie
Un nombre croissant de Canadiens se rendent en Suisse pour mettre fin à leur propre vie, malgré le fait que le Parlement canadien a adopté une loi récemment permettant la mort assistée médicalement.
Selon des chiffres de Dignitas, une organisation suisse qui aide les patients atteints de maladies chroniques ou terminales à mourir, 131 Canadiens sont devenus «membres» l’année dernière. C’est le plus grand nombre depuis les cinq dernières années.
Un des patients canadiens qui s »est tournée vers Dignitas a été Monique Hamel, qui ne se qualifiait pas pour le décès assisté par un médecin en vertu de la nouvelle loi canadienne parce que son décès n’était pas imminent. Après avoir souffert pendant 20 ans avec un trouble neurologique chronique, elle a laissé derrière elle une lettre de deux pages critiquant les politiciens canadiens qui ont promulgué selon elle une loi trop restrictive.
La nouvelle loi canadienne, qui est entrée en vigueur le 17 juin 2016, limite la mort assistée aux adultes mentalement compétents qui ont une maladie grave, incurable ou invalide, lorsque le décès est «raisonnablement prévisible».
Le saviez-vous?
En 2016, il y a eu 7 764 personnes de 98 pays qui se sont rendus en Suisse pour mettre fin à leur vie, contre 6 595 il y a cinq ans.
« Je mourrai avec des étrangers plus courageux et plus humains que nos médecins et nos décideurs », écrivait Monique Hamel dans sa lettre écrite en français et publiée par Dignitas. « Je vous laisse espérer que nos élus auront finalement assez de courage et d’empathie pour permettre aux personnes qui souffrent de décider du moment de leur mort, ici au Québec et au Canada. »
Dans sa lettre, Hamel accuse les politiciens de placer les intérêts électoraux au-devant des soins aux patients, et elle a attaqué les médecins qui s’opposent à un modèle de mort assistée plus libérale, disant qu’ils veulent préserver un «monopole» sur les décisions de vie et de mort.
La Québécoise affirme que la loi actuelle l’a forcée à mourir loin de sa maison et ce ceux qu’il l’ont aimé et qu’elle a dépensé plus de $ 20.000 pour obtenir un suicide assisté en Suisse.
Aide-mémoire…
– Stimulé par la Cour suprême , le gouvernement canadien a été contraint de rédiger une nouvelle loi après une décision unanime rendue le 6 février 2015 par la Cour suprême du Canada, qui a conclu que l’interdiction des médecins assistés violait les droits garantis par la Charte des Canadiens.
– L’affaire concernait deux B.C. Les femmes qui voulaient mettre fin à leur vie avec l’aide médicale. Tous les deux sont morts avant le tribunal a jugé, Gloria Taylor, qui souffrait d’une maladie neurodégénérative, est finalement décédée d’une infection. Kay Carter, alors âgée de 89 ans, s’est rendue elle en Suisse.
– Les juges ont donné aux gouvernements fédéral et provinces 12 mois pour proposer un nouveau cadre légalisant le suicide assisté au Canada.
Shanaaz Gokool, chef de la direction du groupe de défense canadien Dying with Dignity Canada, a déclaré qu’exclure selon-elle un grand nombre de personnes qui auraient dû être couvertes par la décision de la Cour suprême du Canada dans l’affaire Carter enfreint les articles du Code criminel interdisant décès. Cela oblige les gens à voyager à l’étranger pour mourir, dit-elle.
C’est une augmentation tragique du nombre de Canadiens, c’est une tendance tragique », a-t-elle déclaré à la SRC.« Nous espérons qu’avec la décision de la Cour suprême sur Carter, les gens n’auraient pas à recourir à ces mesures. Les gens doivent être séparés de leurs amis, de leurs familles, de leurs communautés au moment le plus vulnérable de leur vie, lorsqu’ils ont une mort assistée ».
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