La décision du gouvernement du Québec de hausser l’âge d’admissibilité au crédit d’impôt en raison de l’âge de 65 à 66 ans suscite la colère des organisations de défenses des droits des aînés qui exigent du gouvernement qu’il recule sur cette décision qualifiée de « regrettable ».
300 millions de dollars acquis sur le dos des aînés
En cette période des impôts, c’est avec beaucoup d’amertume que les organismes d’aînés ont reçu la nouvelle concernant le changement à ce crédit d’impôt.
Judith Gagnon, la présidente de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR), dénonce une décision qu’elle qualifie « d’irresponsable » à l’endroit de personnes qui sont déjà vulnérables, et qui se retrouveront davantage fragilisées si cette décision du gouvernement venait à être appliquée.
Mme Gagnon souligne que c’est depuis près de 45 ans que ce crédit est accordé aux personnes âgées de 65 ans ou plus, et elle redoute les effets de la décision du gouvernement libéral qui feront perdre à plus de 100 000 personnes qui atteignent le cap de 65 ans chaque année au Québec des revenus substantiels.
La décision de la province prévoit que pour l’année d’imposition 2016, l’âge d’admissibilité au crédit d’impôt passera non seulement de 65 à 66 ans, mais aussi, il y aura une hausse graduelle de l’admissibilité au crédit d’impôt jusqu’en 2020.
« C’est tout simplement épouvantable », a dit Mme Gagnon, qui relève pour le déplorer le fait que ce sont près de 300 millions de dollars qui seront ainsi acquis par le gouvernement sur le dos des aînés.
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La pauvreté n’a cessé de croître chez les aînés, passant de 3,9 % à 11,1 % en moins de 20 ans. Une situation qui frappe plus durement les aînés vivant seuls ou les femmes aînées célibataires.
En allant couper dans leur crédit d’impôt, ces aînés risquent de sombrer dans une situation de précarité sans précédent, a affirmé Mme Gagnon, qui a également soutenu qu’une telle décision du gouvernement trahit une intention malveillante vis-à-vis des aînés.
Cette intention serait celle de retirer un crédit d’impôt qui aidait les aînés en situation vulnérable, pour les inciter à retourner sur le marché du travail.
C’est une mesure inimaginable, soutient Judith Gagnon. Et elle considère que ce serait abuser de la personne aînée que d’exiger d’elle qu’elle retourne au travail, sans en circonscrire les conditions ni procéder à des réaménagements qui tiennent compte de la situation de la personne, de son état de santé et de ses aptitudes par rapport aux types d’emplois proposés.
L’Association des retraités du secteur public et parapublic (AQRP), l’Association des retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ), et le Réseau FADOQ se joignent à l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées pour exiger du gouvernement qu’il abandonne son idée de reculer l’âge de la retraite et qu’il s’engage à protéger les personnes âgées vulnérables.
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