Le conseil municipal de Montréal adopte à l’unanimité une motion pour faire de la métropole québécoise une « ville refuge ».
Montréal emboîte le pas à quatre villes canadiennes, dont Toronto et Vancouver, et à 37 villes américaines, dont San Francisco, Boston et Los Angeles.
Cela veut dire que les immigrants n’ayant pas de statut en règle (immigrants illégaux ou sans-papiers) auront accès aux services publics offerts par la Ville, particulièrement en matière d’habitation et de soins de santé.
L’administration du maire Denis Coderre souhaite aussi que le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) élabore une approche pour ne pas dénoncer toute personne vulnérable à l’Agence des services frontaliers du Canada à moins qu’elle n’ait un dossier criminel ou qu’elle ne pose un problème de sécurité.
Un tweet envoyé par Denis Coderre au nouveau président américain Donald Trump, le 31 janvier, est à l’origine de cette motion.
Ce dernier venait de signer un décret pour empêcher l’entrée en sol américain d’islamistes radicaux en imposant des contrôles aux frontières visant plus particulièrement les ressortissants de sept pays à majorité musulmane.
Message Donald @POTUS Trump Montréal est un "Ville Sanctuaire" et fier de l'être. Nouveaux arrivants et réfugiés sont les bienvenus ici
— DenisCoderre (@DenisCoderre) January 31, 2017
Des organismes de défense des droits des immigrants sans statut craignent pourtant que cette motion ne soit pas suffisante pour protéger les 50 000 immigrants illégaux ou sans-papiers que compte Montréal et qu’elle ne donne une fausse impression de sécurité aux personnes sans statut.
«La Ville de Montréal a besoin d’aller au-delà d’un geste symbolique et doit prendre des mesures tangibles pour s’assurer qu’elle ne coopère pas avec l’agence des services frontaliers du Canada (ASFC), pour empêcher les déportations et s’assurer que les personnes sans-papiers aient accès sans crainte aux services essentiels, tels que les soins de santé, d’éducation et de logement » a déclaré Stacey Gomez, une organisatrice communautaire qui milite avec Solidarité sans frontières.
Le maire Coderre a voulu se faire rassurant en précisant que cette motion n’était pas que symbole et que des politiques s’y rattacheraient.
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