Le gouvernement fédéral canadien veut découvrir si le fait de cacher les noms des personnes postulant pour des emplois dans la fonction publique améliorera ses pratiques d’embauche et favorisera la diversité et l’inclusion.
La nouvelle pratique consistera à retirer des formulaires de demande d’emploi les noms et autres informations permettant l’identification des candidats, comme l’adresse courriel et le pays d’origine, afin de combattre les préjugés à l’endroit des gens de différentes origines, notamment les nouveaux arrivants.
La méthode sera testée sur des offres d’emploi affichées à l’externe par six ministères fédéraux, dont ceux de la Défense nationale, des Affaires mondiales et de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. Un rapport sera ensuite remis en octobre.
Selon le président du Conseil du Trésor, Scott Brison, le gouvernement croit que la fonction publique « doit refléter l’idée voulant que notre diversité soit notre force et doit être un modèle d’inclusion pour les employeurs au Canada et dans le monde ». M. Brison précise que le projet-pilote vise à établir les meilleures pratiques avant de les mettre en oeuvre dans l’ensemble de la fonction publique, ce que le gouvernement souhaite faire avant la fin de son mandat.
Le visage québécois de la discrimination à l’embauche
Les nouveaux arrivants, hommes ou femmes, dont beaucoup ont été acceptés dans le pays en raison de leurs compétences professionnelles, continuent à être victimes de discrimination sur le marché du travail québécois.
Une étude réalisée en 2012 par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse montre que les chercheurs d’emploi de la région de Montréal ont 60 % plus de chances d’être invités à un entretien d’embauche s’ils possèdent un patronyme franco-québécois plutôt qu’africain, arabe ou latino-américain. La Commission a utilisé le « testing », une méthode de mesure des discriminations utilisée en Amérique du Nord et en Europe depuis plusieurs décennies et qui consiste à envoyer des curriculum vitae fictifs aux employeurs.
Une autre étude l’automne dernier de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) révèle que les immigrants possèdent dans l’ensemble un niveau de scolarité plus élevé que les Canadiens d’origine. Pourtant, en 2012, les immigrants gagnaient moins bien leur vie que les natifs et connaissaient davantage le chômage.
Leur revenu représentait en moyenne 82,9 % de celui des personnes non immigrantes durant la période 1996-2013. Toutefois, les données compilées par l’IRIS montrent que le salaire d’une personne immigrante a tendance à augmenter avec les années pour se rapprocher de celui des natifs.
De 2006 à 2015, le taux de chômage s’est élevé à 5,8 % en moyenne pour la population née au Canada, contre 11,2 % pour les immigrants reçus.
RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
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