L’Ontario fera passer son salaire minimum progressivement de 11,40 $ à 15 $ l’heure d’ici 2019 dans le cadre d’une réforme des lois du travail, qui élargira également le droit à des congés payés en plus d’abolir l’écart de rémunération entre employés à temps plein et à temps partiel.
Un examen de l’évolution des milieux de travail dans la province la plus populeuse du pays conclut que les nouvelles technologies, le secteur manufacturier en déclin et la baisse du nombre d’emplois syndiqués, entre autres, rendent vulnérable près du tiers des 6,6 millions de travailleurs.
La première ministre Kathleen Wynne soutient que cette hausse aura un effet concret sur la vie de millions d’Ontariens. Près de 10 % des emplois sont payés au salaire minimum, et 30 % des employés gagnent moins de 15 $ l’heure.
« Notre plan s’attaque directement aux défis auxquels nous faisons face dans ce monde nouveau et incertain », a-t-elle déclaré mardi, évoquant notamment le lancement annoncé il y a deux semaines d’un programme d’assurance-médicaments et le projet de création de 100 000 nouvelles places en service de garde agréé.
Le salaire horaire minimal passera d’abord à 14 $ en janvier 2018, puis à 15 $ l’année suivante, soit un bond de 31 % en deux ans.
Protestations des patrons
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) est estomaquée de ces annonces du gouvernement ontarien.
«Il s’agit là d’un exemple à ne pas suivre par n’importe quel gouvernement soucieux de préserver la santé de ses PME et de son économie. Imposer une hausse de 32 %du salaire minimum en seulement 18 mois nous apparaît fort risqué et imprudent », a affirmé par communiqué Martine Hébert, vice-présidente principale à la FCEI.
Et les travailleurs québécois eux?
Au Québec mardi, dans la province voisine de l’Ontario, la ministre du Travail Dominique Vien ne s’est pas montrée empressée d’imiter la stratégie ontarienne.
« On est curieux de voir ce qui se passe ailleurs, mais nous, notre approche, elle est déterminée jusqu’à maintenant avec une approche de 50 % du salaire moyen », a-t-elle déclaré.
En janvier, le gouvernement québécois a annoncé une hausse progressive du salaire minimum. Cette hausse devrait en principe permettre d’atteindre, en 2020, un ratio équivalant à 50 % du salaire horaire moyen des Québécois.
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, met d’autre part en garde contre une comparaison entre les salaires minimums de l’Ontario et du Québec.
« Il faut regarder l’ensemble des politiques redistributives québécoises. [Pour un travailleur], c’est encore beaucoup plus avantageux au Québec compte tenu de l’ensemble des politiques publiques », a mentionné M. Couillard
Ailleurs au pays, le gouvernement néo-démocrate de l’Alberta a déjà annoncé que le salaire minimum y atteindrait 15 $ en octobre 2018. Aux États-Unis, ce sera aussi le cas dans l’État de New York en 2021 et en Californie en 2022.
Le salaire minimum au Canada
Colombie-Britannique : 10,85 $ – Alberta : 12,20 $ – Saskatchewan : 10,72 $ – Manitoba : 11,00 $ – Ontario : 11,40 $ – Québec : 11,25 $ – Nouveau-Brunswick : 11,00 $ – Île-du-Prince-Édouard : 11,25 $ – Nouvelle-Écosse : 10,85 $ – Terre-Neuve-et-Labrador : 10,75 $ – Yukon : 11,32 $ – Territoires du Nord-Ouest : 12,50 $ – Nunavut : 13,00 $
RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
En complément
L’Ontario haussera le salaire minimum à 15 $ l’heure – Radio-Canada
La hausse du salaire minimum au Québec jugée insuffisante – Radio-Canada
Le salaire minimum au Québec grimpera de 0,50 $ en mai – Radio-Canada
// ]]>
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.