Michel Labrecque et Julie Ouimet du village de 3000 habitants de Saint-Christophe-d’Arthabaska, au centre du Québec, sont au coeur d’une mission scientifique internationale qui tente de sauver l’île de Clipperton qui suffoque sous les détritus.
Cette petite pointe de terre déserte, la plus isolée de la planète et qui est entourée d’eau turquoise et de coraux, pourrait faire rêver, mais elle est loin d’être un véritable paradis sur terre.
L’île déserte est recouverte de déchets de plastique, de filets de pêche et de munitions datant, entre autres, de la Deuxième Guerre mondiale, comme ont pu le recenser il y a un an et demi Michel Labrecque et Julie Ouimet lors d’une mission de reconnaissance scientifique de la société canadienne N2Pix.
Cette organisation a obtenu l’autorisation de la France pour y conduire une étude scientifique sur la migration des requins, sur l’inventaire de la faune subaquatique et sur l’impact de la présence humaine sur l’environnement.
À la suite de cette première mission, la ministre française de l’Environnement d’alors, Ségolène Royal, avait évoqué son intention de déclarer l’atoll « aire protégée ».
Mais il faudrait y organiser aussi une surveillance de la pêche illégale et une gestion responsable. C’est l’objectif que se donnent Julie Ouimet et Michel Labrecque et dont le but ultime serait la création d’un corridor de protection inscrit à la réserve mondiale de l’UNESCO en collaboration avec le Costa Rica, la Colombie, l’Équateur, le Panama et le Mexique.
Un peu de géographie…
– L’île de Clipperton est une possession française composée d’un unique atoll situé dans l’océan Pacifique, à 5169 kilomètres de Montréal, à 10 677 kilomètres de Paris, à 5400 kilomètres de Tahiti et à 1081 kilomètres du Mexique. Son lagon représente le seul lagon d’eau douce du monde.
– L’île est le seul lieu de ponte possible au milieu d’une surface d’océan de plusieurs millions de kilomètres carrés. Elle abrite la plus grande colonie de fous masqués de la planète (110 000 individus dénombrés en 1997 et 2001.
Les deux Cousteau québécois poursuivent leur analyse des lieux
Le mois dernier, Michel Labrecque et Julie Ouimet ont repris le large pour documenter à Clipperton l’étendue de la dévastation terrestre et sous-marine, et pour aider des scientifiques qui les accompagnent à poursuivre des opérations de balisage et des biopsies sur des requins juvéniles qui transitent près de l’atoll.
Les données seront publiées dans un article scientifique plus tard cette année et devraient confirmer la découverte d’une pouponnière pour deux espèces de requins.
Entrevue avec Michel Labrecque et Julie Ouimet – Radio-Canada – 5:59
RCI avec les informations de Maude Montembeault de Radio-Canada
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