Le chagrin causé par la mort d’un être cher est une douleur universelle, sans distinction d’origine ou de religion. Cependant, si à cette peine on ajoute la distance, la douleur semble être encore plus grande. Les immigrants doivent adapter et concevoir leurs propres rituels pour y faire face.
Deux chercheuses de l’Université du Québec à Montréal, Lilyane Rachédi et Béatrice Halsouet, ont observé pendant trois ans les phénomènes du deuil et de la mort parmi différents groupes d’immigrants pour découvrir comment ils les vivent et comment un bagage culturel ou religieux différent de la majorité peut s’adapter dans ces moments tristes.
Leur livre Quand la mort frappe l’immigrant : défis et adaptations présente plusieurs témoignages d’immigrants (musulmans, bouddhistes, chrétiens) qui ont perdu un membre de la famille, un ami ou un collègue cher. Aussi, l’ouvrage explore l’expérience des travailleurs sociaux qui soutiennent ces personnes d’origines diverses dans ces moments difficiles.
Lyliane Rachédi explique en entrevue à Radio Canada International les raisons qui l’ont mené, avec son équipe, à vouloir mieux comprendre ce phénomène de la mort à distance. Écoutez :
ÉcoutezLe sujet exploré par Lilyane Rachedi et Béatrice Halsouet est d’autant plus d’actualité qu’il y a eu, quelques semaines à peine, une ultime décision pour autoriser l’installation d’un cimetière musulman à Québec. Avant cette résolution, la communauté musulmane de Québec devait parcourir 250 km jusqu’à la région de Montréal pour enterrer ses morts.
Rappelons qu’après l’attentat du 29 janvier au Centre islamique de Québec où six personnes ont perdu la vie, le maire de Québec Régis Labaume avait fait la promesse à la communauté musulmane de la Vieille Capitale qu’elle aurait son cimetière. Or, le premier essai, un référendum dans la communauté de Saint-Apollinaire, en a décidé autrement avec un résultat de 16 personnes pour et 19 contre le cimetière musulman.
Lilyane Rachédi (gauche) est professeure de recherche à l’École de travail social à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Béatrice Halsouet (à droite) est titulaire d’un doctorat en sciences religieuses de l’UQAM.
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