L’utilisation de la cigarette électronique par les adolescents est liée au tabagisme ultérieur, selon une étude de l’Université de Waterloo en Ontario qui est publiée ce lundi dans le Journal de l’Association médicale canadienne.
Cette enquête, réalisée sur plus de 44 000 élèves de la 9e à la 12e année en Ontario et en Alberta, révèle que les adolescents qui utilisent des cigarettes électroniques sont « beaucoup plus à risque de commencer à fumer un an plus tard », explique David Hammond, chercheur principal à l’École de santé publique de l’Université de Waterloo. « Ils sont plus susceptibles d’essayer de fumer et ils sont plus susceptibles de devenir des fumeurs quotidiens. »
« Nous avons eu quelque chose comme 2 millions de jeunes Canadiens qui essayent des cigarettes électroniques. Et nous serions stupides si nous n’étions pas préoccupés par les enfants qui essayent des produits à base de nicotine à un âge plus précoce [que celui où ils] tentent habituellement de fumer », explique David Hammond.
Les scientifiques ont découvert que ces adolescents sont aussi plus enclins à essayer l’alcool et la marijuana.
« Les jeunes peuvent essayer les cigarettes électroniques avant de fumer, parce qu’elles sont plus faciles d’accès », déclare David Hammond, notant que le tabac au Canada ne peut pas être vendu à des mineurs.
Aide-mémoire…
La cigarette électronique, pas inoffensive
– Une étude clinique de l’Université Laval dans la ville de Québec effectuée en 2015 sur des animaux suggère que le vapotage pourrait empirer la condition de personnes atteintes de maladies pulmonaires comme l’asthme ou d’infections comme la grippe.
– Selon l’étude, le vapotage augmenterait l’inflammation, notamment chez un sujet qui continue de fumer.
– Toutefois, selon cette même étude, la cigarette électronique sans nicotine chez les personnes en bonne condition qui ne fument pas n’aurait pratiquement pas d’impact négatif, du moins à court et à moyen terme.
Les jeunes Québécois vapotent presque deux fois plus que leurs cousins canadiens
C’est au Québec que le pourcentage de jeunes consommant de la cigarette électronique est le plus élevé du pays, selon les plus récentes données obtenues par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Ces données révèlent que 27 % des élèves québécois du secondaire, soit 110 500 élèves, ont vapoté au moins une fois. Dans le reste du Canada, ce pourcentage est très nettement inférieur à 15 % en moyenne.
Toutefois, le pourcentage d’élèves québécois qui ont déjà tâté de la cigarette électronique a chuté, car il était de 34 % durant la période 2013-2014. On note une perte d’intérêt chez les élèves de la première année du secondaire (de 22 % à 11 %).
Grande accessibilité des cigarettes électroniques avec nicotine au Canada
Bien que le Canada n’ait pas approuvé la vente de cigarettes électroniques contenant de la nicotine dans les points de vente conventionnels comme les supermarchés, ces produits sont largement offerts en ligne et dans les magasins de vape. On estime en fait que la moitié de toutes les cigarettes électroniques consommées au Canada contiennent de la nicotine.
Cependant, cela devrait bientôt changer. Le projet de loi S-5, créant un nouveau règlement régissant les cigarettes électroniques, a été approuvé par le Sénat en juin et est actuellement à l’étude devant la Chambre des communes.
Parmi ses dispositions, le projet de loi S-5 interdirait la vente de produits de vapotage aux mineurs et interdirait la promotion de cigarettes électroniques contenant des arômes qui plaisent aux jeunes, tout en limitant la publicité pour ces produits.
Plusieurs médecins souhaitent également que le Canada restreigne le nombre de points de vente où l’on peut acheter des dispositifs de vapotage ainsi que la promotion des cigarettes électroniques.
« Protéger la jeunesse du Canada devrait être de la plus haute importance pour le gouvernement et les professionnels de la santé », a déclaré le président de l’Association médicale canadienne, M. Laurent Marcoux.
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La ministre fédérale canadienne de la Santé, Jane Philpott, ouvrait la porte il y a 8 mois à la possibilité de faire passer de 18 à 21 ans l’âge minimal national pour l’achat de produits du tabac.
RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
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