Selon une récente étude du Conference Board du Canada, les jeunes Canadiens de 15 à 24 ans sont les plus susceptibles d’avoir souffert de troubles de l’humeur ou d’épisodes dépressifs majeurs dans l’année écoulée. Le document, qui s’intéresse particulièrement à la question de la productivité des prochaines générations de travailleurs, ouvre cependant la voie à un débat de société qui prend de plus en plus de place au pays, celui de la santé mentale chez les 15-24 ans.
Nous avons parlé à Boniface Bahi, professeur d’anthropologie de la santé au Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta. Ce chercheur a pour sa part constaté, lors de ses recherches sur l’accès aux services de santé, que la jeunesse canadienne semble à la fois confrontée à la pression que les nouvelles technologies exercent sur eux, mais aussi, à celle qui surgit dans les rapports familiaux. Mais quels sont les besoins les plus criants des jeunes Canadiens? Pour Boniface Bahi, les jeunes ont besoin d’écoute :
Lors de dernières années, Boniface Bahi, et toute une équipe de chercheurs de l’Université de l’Alberta, s’est intéressé particulièrement aux besoins en santé des jeunes francophones en milieu minoritaire. Ses constats sont clairs. Les jeunes francophones qui cherchent de l’aide dans le milieu de la santé au Canada, hors Québec, font souvent face à un problème supplémentaire, celle de ne pas trouver des ressources dans leur langue maternelle.
La difficulté d’accéder à des services en français complexifie davantage l’accès aux services en santé mentale. Boniface Bahi :
Les observations du Conference Board du Canada vont dans le même sens que celles de M. Bahi. Le compte rendu de recherche du Conference Board invite à tenir compte des considérations suivantes pour mieux répondre aux jeunes et à leurs besoins en santé mentale :
- L’accès à des soutiens en santé mentale à un jeune âge est essentiel.
- Des soutiens aux points de transition clé de la vie, comme le passage du secondaire au collège ou à l’université, sont nécessaires.
- Il faut remédier aux lacunes en ce qui concerne les personnes aux emplois précaires.
- Il faut s’assurer que les soutiens apportés sont efficaces.
Dans son étude, l’organisme de recherche met de l’avant qu’il est essentiel de comprendre les besoins et les préférences des jeunes, et aussi de connaître l’efficacité des appuis existants, car il ne sont probablement pas les mêmes que dans d’autres groupes d’âge.
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