Le gouvernement canadien a précisé au début du mois dans une série de règlements ce qu’il compte faire pour interdire cette année la vente, l’importation et l’exportation d’amiante et de ses produits, ainsi que la fabrication de tout produit contenant le minerai cancérigène.
Les libéraux de Justin Trudeau avaient promis d’agir il y a plus de deux ans, et les nouveaux règlements proposés complètent ce qui avait été annoncé au printemps dernier. Publiées dans la Gazette du Canada, ces propositions sont maintenant soumises à l’avis des citoyens et de l’industrie, jusqu’au 22 mars.
Le gouvernement de Justin Trudeau avait initialement songé à interdire complètement l’amiante. Ottawa convient maintenant qu’après des décennies d’utilisation, le minerai se retrouve aujourd’hui dans des dizaines de milliers d’immeubles et de résidences au Canada. Or, le risque pour la santé, selon le gouvernement canadien, est considéré comme faible si le produit, utilisé par exemple comme isolant, est laissé en place sans qu’on y touche.
« L’exigence de retirer tout l’amiante de sources, des immeubles et des maisons, serait extrêmement coûteuse et pourrait en réalité être plus dommageable pour la santé humaine », soutient Ottawa, qui a donc écarté l’interdiction complète.
ÉcoutezInterdiction totale d’utiliser de nouveaux produits d’amiante
Le Canada interdit maintenant l’amiante dans les nouvelles constructions et les rénovations. La fin de l’amiante était en fait presque dans les cartes dès le moment ou le gouvernement de Justin Trudeau est arrivé au pouvoir en novembre 2015. Notre pays est en retard sur plusieurs autres dans ce dossier.
L’amiante, considéré comme un produit cancérigène par l’Organisation mondiale de la santé, a été banni dans une cinquantaine de pays.
Le Canada a été lent pourtant à reconnaître les menaces posées par l’amiante, peut-être parce que pendant très longtemps, il se retrouvait au cœur du développement économique du Québec, en particulier. Les mines d’amiante ont fonctionné au Canada de la fin des années 1800 jusqu’en 2011.
Des générations de mineurs s’engouffraient ainsi sous terre ou travaillaient à l’air libre dans d’immenses trous, dans des mines appelées « open pit » dans les régions de Thetford Mines, d’Asbestos, de Disraeli ou de Black Lake, à la recherche de ce minerai réputé essentiel pour ses propriétés ignifuges et structurelles.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Claude Bernatchez, Julie Dufresne, Marie-Lou St-Onge et Patrick Foucault de Radio-Canada
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