Alors que le premier ministre canadien est en visite officielle en Inde, le bureau de Justin Trudeau a dû annuler l’invitation à une réception à Delhi faite à un individu reconnu coupable de tentative d’assassinat après une alerte sonnée par un journaliste de CBC/Radio-Canada.
La décision n’a cependant été prise qu’après la tenue d’une première activité où s’est présenté l’ex-criminel et lors de laquelle il a été photographié en présence de la femme de Justin Trudeau, Sophie Grégoire.
Selon un haut responsable du cabinet du premier ministre, une invitation à l’intention de l’extrémiste Jaspal Atwal par le haut-commissaire du Canada en Inde à prendre part à la réception jeudi était une erreur et elle a été corrigée dès sa découverte.
Jaspal Atwal a été reconnu coupable de tentative de meurtre d’un farouche opposant au mouvement indépendantiste sikh sur l’île de Vancouver au Canada en 1986. Il était l’un des quatre hommes ayant pris au piège et atteint par balle l’ex-ministre indien Malkiat Singh Sidhu.
Des questions sur la sécurité et les préparatifs diplomatiques de la visite
Les responsables du bureau du premier ministre refusent de commenter le processus de vérification qui a conduit à l’envoi de l’invitation à Jaspal Atwal. Un porte-parole déclare laconiquement que toutes les questions liées à la sécurité du premier ministre demeureront sans réponse.
On sait toutefois que le bureau du premier ministre a été alerté par CBC News, qui demandait des explications à savoir pourquoi un ex-criminel était autorisé à se trouver à proximité du couple Trudeau.
Selon les informations de CBC, Jaspal Atwal est encore aujourd’hui un membre de la Fédération internationale de la jeunesse sikhe, un groupe terroriste interdit non seulement en Inde, mais aussi au Canada.
Ce n’est pas la première fois qu’une photo place Justin Trudeau dans l’embarras
Cet incident sur la sécurité du premier ministre, et mettant en scène une caméra, est en fait le troisième du genre depuis l’élection du jeune et charismatique dirigeant canadien.
En septembre 2016, un égoportrait a causé un grand embarras aux responsables de la sécurité du premier ministre.
Le journal La Presse avait révélé que cet homme, photographié à Montréal aux côtés de Justin Trudeau, était soupçonné d’avoir participé avec d’autres Québécois à l’enlèvement de deux journalistes américains en Syrie en 2013, un incident qui aurait été orchestré par le Front al-Nosra, un groupe lié à Al-Qaïda.
Plus récemment, au début janvier de cette année, on apprenait que le Canadien Joshua Boyle, qui avait été relâché en octobre dernier après avoir été retenu en otage pendant plusieurs années en Afghanistan avec sa famille, avait été arrêté et faisait face à une quinzaine de chefs d’accusation.
Cette nouvelle a eu l’effet d’une bombe, car Joshua Boyle et sa famille venaient tout juste de rencontrer le premier ministre Justin Trudeau le 19 décembre, période durant laquelle il aurait commis certains des crimes de nature violente qui lui sont reprochés.
RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
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