Une jeune fille a récemment perdu la vie au Québec à la suite de la consommation d’une boisson sucrée à haute teneur en alcool. Une situation qui a incité les autorités à interdire la vente de ces boissons dans les dépanneurs et autres lieux non contrôlés, et à en restreindre la vente à la seule Société des alcools du Québec. Dans un avis que vient de publier l’Institut national de santé publique du Québec, il est fortement recommandé qu’en plus des restrictions géographiques, d’autres mesures soient prises pour prévenir d’autres cas d’intoxication.
7 cas d’intoxication par jour dans la province
Selon l’avis, les cas d’intoxication à l’alcool observés au cours des onze derniers mois dans la province concernent les jeunes. Notamment ceux de 12 à 24 ans.
Du 1er janvier au 26 novembre 2017, plus de 2300 cas ont été rapportés dans les urgences.
Cela équivaut à 214 cas par mois, 49 cas par semaine ou 7 cas par jour.
Près du cinquième d’entre eux étaient des jeunes âgés de moins de 18 ans. Une autre étude du CHU Sherbrooke révèle que les trois quarts des jeunes vus dans les services d’urgence avaient bu des boissons à forte teneur en alcool, et ils présentaient un niveau de priorité indiquant que leur vie était en danger..
C’est une situation préoccupante qui appelle des solutions supplémentaires, souligne Réal Morin, médecin-conseil à l’Institut de santé publique du Québec.
Bien qu’il ne soit pas possible d’établir clairement que les produits à haute teneur en sucre et en alcool soient la cause principale des intoxications observées, M. Morin constate une explosion des ventes de ces boissons contenant plus de 11 % d’alcool dans les épiceries et les dépanneurs, et il s’inquiète du niveau de leur popularité chez les jeunes.
Contenants attrayants, sucre et publicité : des pièges à éviter
Selon le médecin-conseil, il faut agir sur les principaux facteurs d’attrait des jeunes pour ces boissons.
Parmi ces facteurs figurent en bonne place :
- Les emballages voulus particulièrement incitatifs : les boissons sont en général proposées en différentes saveurs dans des cannettes aux couleurs attrayantes;
- Le taux d’alcool masqué dans du sucre pour rendre la consommation plus facile pour les jeunes ;
- Les prix trop bas qui rendent ces boissons facilement accessibles pour cette tranche de la population ;
- Les stratégies de commercialisation basées sur la publicité agressive et incontrôlée, sur différents canaux, notamment Internet et ses multiples plateformes très visitées par les jeunes ;
Resserrement des lois
Réal Morin pense que la seule restriction géographique en ce qui concerne la distribution de ces boissons n’est pas suffisante pour prévenir les intoxications et autres problèmes de santé en lien avec la consommation.
C’est ainsi que l’Avis propose que les prix soient réexaminés afin de les arrimer aux concentrations d’alcool dans les boissons.
En clair, plus ces concentrations sont élevées, plus les boissons doivent coûter cher.
Par ailleurs, le format des canettes devrait aussi être ajusté afin qu’elles ne contiennent pas plus que l’équivalent d’un verre d’alcool standard.
Lors d’événements ou autres célébrations susceptibles d’inciter à la consommation abusive, les campagnes d’information doivent être multipliées pour marteler aux jeunes des messages sur les dangers de la surconsommation.
La publicité et autres campagnes de promotion doivent être soumises au respect scrupuleux de la réglementation.
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