Lucy Francineth Granados, une mère sans-papiers menacée au Canada de déportation mardi, a reçu dimanche plusieurs témoignages d’appuis.
Plusieurs demandent au ministre canadien de l’Immigration Ahmed Hussein et au ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale de mettre fin immédiatement à toutes les procédures de déportation à l’endroit de Lucy Francineth Granados. Dimanche toujours, des représentants de divers organismes communautaires ont lancé un cri du coeur aux instances gouvernementales, les suppliant de « laisser Lucie rester ».
Le ministre Hussein pourrait user de son pouvoir discrétionnaire afin que Mme Granados bénéficie d’un sursis et que sa demande soit étudiée.
Cette mère monoparentale de trois enfants, a été à Montréal une organisatrice communautaire et se trouve en ce moment dans un centre de détention à Laval, au nord de Montréal.
Elle est arrivée au Canada en 2009 et a déposé sa demande d’asile, comme refugié pour fuir le climat dangereux qui régnait dans son pays. Son mari y avait été assassiné par un gang criminel et elle s’estimait en danger de mort. Ses enfants sont demeurés au Guatemala avec leur grand-mère. Elle a essayé, mais a échoué, d’obtenir au Canada le statut de réfugié en 2012.
Le saviez-vous?
On estime qu’il y a environ 40 000 personnes sans statut vivant à Montréal.
Bien que Montréal ait été officiellement déclaré une ville refuge, ce qui veut dire que quelqu’un sans papiers peut recevoir des services municipaux sans craindre d’être déporté, c’est au gouvernement canadien de décider si une personne peut véritablement y rester.
Persécutée par les autorités canadiennes?
Solidarité sans frontières et le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants dénoncent les actions de l’Agence de services frontaliers du Canada (ASFC), qui selon eux aurait ciblé Lucy Francineth Granados après qu’elle eut entrepris des démarches pour régulariser son statut en soumettant une demande de résidence permanente pour des motifs d’ordre humanitaire en septembre 2017.
Plus précisément, ils exigent qu’une enquête soit menée concernant les actions de l’agent de l’ASFC qui a fait des déclarations trompeuses auprès d’elle dans le but de la piéger en janvier dernier. Ils exigent également que des comptes soient rendus en ce qui a trait à la force disproportionnée qu’auraient utilisée quatre agents de l’ASFC lors de son arrestation le 20 mars.
Le ministère de la Sécurité publique refuse de commenter l’affaire « pour des raisons de vie privée » et signale que toutes les voies d’appel sont épuisées.
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