La visite éclair cette semaine de Justin Trudeau en France liait l’utile à l’agréable. Dans le président français, le premier ministre canadien trouve quelqu’un sensiblement de la même génération et son meilleur allié au sein des leaders des pays développés. Il venait renforcer les bases du Sommet du G7, où les deux chefs d’États espèrent isoler Donald Trump.
Le président français a fait savoir cette semaine que son pays appuiera les initiatives canadiennes. « Nous avons une convergence de vues très forte avec le Canada », a-t-il dit.
Vu d’Ottawa, ce sommet, dans le meilleur des scénarios, ferait renaître la prédominance du libre-échange comme objet de négociation entre les nations.
Donald Trump a déjà jeudi dernier surpris ses propres conseillers en annonçant un retour possible des États-Unis, à de meilleures conditions, dans l’accord de Partenariat transpacifique.
Ils s’accordent bien quand il s’agit de vendre le libre-échange
Sur ce plan, la France et le Canada s’entendent très bien, avec leur plaidoyer en faveur de l’Accord économique et commercial global (AECG), entré en vigueur de manière provisoire en septembre dernier, qui procure d’ores et déjà des avantages des deux côtés de l’Atlantique.
Les importations françaises au Canada ont augmenté de 4 % en 2017, tandis que les investissements canadiens en France ont crû de 23 %, a souligné le premier ministre. « On voit déjà les résultats et on continue d’en voir chaque semaine, partout en France, partout au Canada, partout à travers l’Europe », a fait valoir Justin Trudeau en France.
Le président Macron a souligné pour sa part que les échanges commerciaux entre le Canada et la France ont progressé de 6 % depuis septembre dernier, et qu’ils atteignent maintenant 10 milliards d’euros par année.
Le but de cette visite éclair en France et au Royaume-Uni était aussi de faire oublier le désastreux voyage de Justin Trudeau, il y a quelques semaines en inde, autant dans sa forme que dans son fond.
Crédibilité déclinante de Justin Trudeau sur les questions d’environnement
Sur la question du réchauffement climatique et de l’Accord de Paris, le président Macron ne trouve pas tout à fait dans Justin Trudeau l’homme de la situation, c’est-à-dire, un allié solide en prévision du Sommet du G7, où l’on aimerait ramener un Donald Trump vers la voie de la raison.
Plusieurs se demandent en ce moment si Justin Trudeau est vraiment cohérent en matière environnementale. De passage en France, le premier ministre canadien a réitéré l’importance de l’Accord de Paris sur le climat, alors qu’il promettait 24 heures plus tôt lors d’une déclaration à Ottawa de construire l’oléoduc Trans Mountain coûte que coûte.
Cette histoire de pipeline a fait la manchette en France mardi et aussi au Royaume-Uni mercredi, au moment où Justin Trudeau s’apprêtait à rencontrer Theresa May en prévision toujours du Sommet du G7.
L’attention des médias a été détournée par Greenpeace qui avait installé, devant le Haut-Commissariat du Canada à Londres pendant quelques heures mercredi matin, un gros oléoduc en carton sur lequel on pouvait lire : « Trudeau pétrole (Trudeau oil) ».
Au Canada, le premier ministre est vivement critiqué pour ses prises de position pro-pipeline et sa gestion de la crise dans l’ouest du Canada autour de l’expansion de ce pipeline et qui s’est s’accentuée avec le dépôt lundi, par le gouvernement de la province pétrolière de l’Alberta, d’un projet de loi qui lui permettrait de limiter l’exportation d’essence et d’hydrocarbures vers la province voisine et côtière de la Colombie-Britannique. LISEZ LA SUITE…
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de François Messier et Philippe-Vincent Foisy de Radio-Canada
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