Sébastien Rioux Ph.D. (UdeM)
« La question de la fraude alimentaire existait déjà dans la Rome antique. Mais, de façon systématique, plus étoffée, c’est un phénomène qui prend de l’ampleur avec la révolution industrielle et qui, en fait, est toujours d’actualité. »
Sébastien Rioux, titulaire de la chaire de recherche du Canada en économique politique de l’alimentation et du bien-être à l’Université de Montréal
On souhaite toujours se protéger de tout ce qui est de néfaste dans nos aliments. Combien de fois votre mère vous a-t-elle dit de bien laver vos fruits avant de les manger?
Il est question ici de saleté, de pesticides et d’autres agents qui, idéalement, ne doivent pas être ingurgités. Mais ce n’est pas de la fraude alimentaire.
La fraude alimentaire consiste à « falsifier » le produit que vous achetez dans un but, et un seul : faire des profits indûment.
Des exemples? Songez au scandale de la mélamine dans le lait en Chine dans 69 marques.
Pensez à cette magnifique huile d’olive dite « pressée à froid, première pression, produit de l’Italie » dont les olives n’ont rien d’italien. Tout ce qui l’est en fait, c’est l’embouteillage.
Ces huiles d’olive sont-elles authentiques ou fausses? Photo : iStock
Une autre : le sirop d’érable dilué, servi comme « pur produit de l’érablière »… du quasi-sirop de poteau.
Photo : Toby Talbot Associated Press
Le principe dans tous ces cas et dans bien d’autres c’est de berner le public, les acheteurs, vous et moi, de nous vendre plus cher un ersatz de ce que l’on veut vraiment sans se faire prendre et d’engranger toujours plus de profits.
Mais, il y a long entre le dire et le prouver et c’est dans cette zone d’ombre qu’évoluent les fraudeurs.
« Les fraudes sont encore plus impressionnantes à l’échelle internationale quand on importe des produits. »
Sébastien Rioux
Sébastien Rioux, titulaire de la chaire de recherche du Canada en économique politique de l’alimentation et du bien-être à l’Université de Montréal nous parle de fraude alimentaire, un crime économique qui connaît une grande croissance à l’échelle mondiale et des défis auxquels doivent faire face les agences nationales – lire Agence canadienne d’inspection des aliments – pour s’y attaquer.
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