Trop souvent, presque toujours en fait, la parole des réfugiés est celle rapportée par les médias, par les autorités, etc.
Et s’il était possible pour eux de dire leur exil, ses contraintes, ses vérités, ses peurs… de raconter les passeurs, les nuits de dérive, les camps, les processus de sélection, réussis ou non, l’arrivée dans un pays d’accueil, l’attente de statut, la peur au ventre, celle de ne pas pouvoir nourrir sa famille, de na pas arriver à faire venir les siens restés au pays, là où il y a la guerre, la terreur.
Et s’il était possible de retrouver ces histoires et de leur donner un « encadrement journalistique » de sorte qu’elles puissent avoir, au-delà de leur aspect témoignage, celui de l’information.
Et s’il était possible que deux jeunes journalistes de formation se lancent dans cette folle aventure, armés d’un fond d’utopie et dotés d’une passion dévorante, le tout bonifié avec une bonne dose de désir d’entreprendre et de connaissance du web.
Croyez-vous que ce soit possible?
Un web magazine expérimental né entre Montréal et Marseille.
Pour Camille Teste et Nassim Sari, la réponse est indubitablement « oui » et, depuis fin avril, elle se nomme « Mediafugees. »
Le webzine ouvre ses pages à des réfugiés pour qu’ils prennent la parole, raconte l’envers de la médaille de leur histoire. Cela peut devenir aussi un premier jalon dans le processus d’intégration du demandeur de statut comme pour celui qui l’a.
On peut voir sans lunettes roses le dur défi de reprendre tout le cours de sa vie dans un autre monde, avec des codes bien différents. C’est aussi une fenêtre ouverte pour la société d’accueil sur cette réalité et idéalement, déconstruire des préjugés bien ancrés.
Toute l’action de Mediafugees repose sur une poignée de bénévoles convaincus du besoin de ce média, des gens qui reçoivent, corrigent et traduisent des histoires bien réelles, parfois belles, parfois difficiles, mais qui méritent d’être racontées par ceux et celles qui les vivent.
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