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Le grand nombre d’enfants avec TDAH sous médication préoccupe les spécialistes canadiens

Malgré les préoccupations et avertissements des spécialistes, le traitement médicamenteux pour le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) a augmenté dans le monde entier au cours des deux dernières décennies.

Selon des chercheurs canadiens de l‘Université de Colombie-Britannique (University of B.C.’s Therapeutics Initiative), la manière optimale de traiter cette condition comportementale demeure inconnue et cela se reflète dans la grande variété des traitements selon le pays, le revenu et l’ethnicité, entre autres.

Voilà pourquoi ces spécialistes de la question s’attendaient à ce que le nombre de personnes traitées aux médicaments diminue plutôt que le contraire comme on voit actuellement.

Pour eux, la préoccupation est encore plus importante lorsqu’on pense aux enfants sous médication.

Les enfants sont particulièrement vulnérables aux méfaits des traitements médicamenteux à long terme et il devrait y avoir un niveau plus élevé de preuves de leur efficacité pour justifier leur utilisation.Extrait de la lettre publiée par les chercheurs de l'Université de Colombie-Britannique
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En mai 2008, le University of B.C.’s Therapeutics Initiative avait publié la lettre no 69 résumant les preuves de l’utilisation de stimulants du système nerveux central (SNC) (méthylphénidate, dextroamphétamine et sels mixtes d’amphétamine) pour traiter le TDAH chez les enfants. Ils avaient conclu que « de meilleures preuves de bienfaits et de dommages étaient nécessaires avant que l’on puisse recommander un traitement stimulant à long terme chez les enfants ».

En résumé, leurs trouvailles de l’époque concluaient que les stimulants du SNC :

  • améliorent ‘évaluation par l’enseignant et les parents du comportement hyperactif ou impulsif perturbateur;
  • n’améliorent pas l’évaluation de l’anxiété chez les enfants ni les mesures du rendement scolaire;
  • ne modifient pas l’incidence de la délinquance ou de l’abus de substances à 3 ans;
  • contribuent à diminuer la taille et le poids des moins de 3 ans;
  • n’ont pas été étudiés pour leurs effets à long terme sur les examens normalisés, la qualité de vie, l’achèvement des études, l’emploi, la longévité et la santé future.
Étude sur le mois de naissance 

Ces conclusions une étude sur l’utilisation des stimulants par les enfants de 6 à 12 ans de la Colombie-Britannique entre le 1er décembre 1997 et le 30 novembre 2008. Cette étude a révélé que les garçons étaient 41 % plus susceptibles et les filles 77 % plus susceptibles de se voir prescrire un stimulant s’ils sont nés entre septembre et décembre que s’ils sont nés en janvier.

En raison des règles d’inscription scolaire, les enfants nés en janvier sont les plus âgés et ceux nés en décembre sont les plus jeunes de leur classe. Nous avons suggéré qu’un comportement perturbateur chez les plus jeunes enfants dans une salle de classe pourrait être à l’origine des taux de diagnostic et de traitement du TDAH.

Cela suggère fortement que les enseignants, les parents et les médecins médicalisent un problème social plutôt que médical. L’étude a attiré l’attention des médias du monde entier et a été rapportée dans de nombreux médias au Canada et à l’étranger.

La prescription de stimulants aux enfants en Colombie-Britannique a-t-elle changé entre 2000 et 2017?

Étant donné les preuves solides de l’effet du mois de naissance, les spécialistes de l’Université de Colombie-Britannique s’attendaient à une réduction de la prescription de stimulants du SNC aux enfants de la Colombie-Britannique après 2012.

© University of B.C.’s Therapeutics Initiative

Le tableau montre que la consommation de drogues pour le TDAH chez les enfants de 6 à 12 ans de la C.-B. a augmenté entre 2002 et 2005, est demeurée stable pendant plusieurs années, puis a recommencé à grimper en 2010. Au cours de cette période de 17 ans, le pourcentage d’enfants de 6 à 12 ans de la Colombie-Britannique recevant des médicaments contre le TDAH est passé de 2,4 à 4,1 %.

Les chercheurs n’ont pas pu trouver de preuves que les résultats de notre étude du mois de naissance de 2012 en Colombie-Britannique ont eu un impact sur le taux global de prescription de stimulants chez les enfants de la Colombie-Britannique. De plus, l’augmentation récente de la prescription de stimulants aux enfants de la C.-B. demeure inexpliquée et doit faire l’objet d’études plus poussées.

Avec les informations du centre de recherche University of B.C.’s Therapeutics Initiative. 
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