Le Canada se souvient, lundi, du jour où il a officiellement présenté ses excuses aux peuples autochtones pour les mauvais traitements infligés à leurs enfants dans les pensionnats du pays lorsqu’ils étaient les malheureux bénéficiaires d’une « éducation au mode de vie occidental ».
RCI avec des informations du gouvernement fédéral, RCI et Radio-Canada
Une histoire ternie par la déshumanisation des enfants autochtones
Cette commémoration rappelle à la mémoire collective des souvenirs douloureux, ceux d’enfants enlevés de force dans leurs familles et placés dans des pensionnats, sous l’égide de plusieurs églises, pour acquérir les connaissances qui allaient leur permettre de vivre conformément aux valeurs du monde occidental.
C’était sans compter avec les perversions et autres dépravations immorales de la part de ceux-là mêmes qui étaient chargés de les sortir des ténèbres de « l’obscurantisme culturel » autochtone.
Le chemin vers les « lumineuses valeurs occidentales » aura été rude et parsemé d’embûches pour les 150 000 enfants des premiers occupants du Canada aux 19e et 20e siècles.
Jetés en pâture aux mains de prêtres violeurs, à la merci de maladies répugnantes, dont la tuberculose et la grippe espagnole, plusieurs milliers avaient perdu la vie. Ceux qui ont pu survivre en sont marqués à jamais, bien qu’ils aient pardonné.
En 2015, la Commission de vérité et de réconciliation mise sur pieds pour faire la lumière sur ces événements douloureux a déposé un rapport dénonçant « le génocide culturel » à l’égard des Premières Nations.
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Le pape François a refusé de présenter ses excuses aux Autochtones du Canada et à leurs descendants pour ces heures sombres de notre histoire.
Le 18 avril, lors d’une visite des évêques catholiques sur la colline du Parlement, ces derniers ont tenté de justifier le refus du pape François de présenter des excuses aux Autochtones.
Leur visite a été plutôt mal reçue et les évêques sont repartis d’Ottawa en laissant un message confus.
Le difficile chemin vers la réconciliation
La route vers une véritable réconciliation au Canada reste longue. À l’occasion du 10e anniversaire de la présentation des excuses aux anciens élèves des pensionnats indiens, à leurs familles et à leurs communautés, le gouvernement du Canada a dit reconnaître que la réconciliation véritable et durable ne saurait être réalisée par une seule entente. C’est ce qui justifie la publication du message suivant de la ministre des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, Carolyn Bennett :
Nous savons qu’il reste beaucoup à faire, y compris travailler avec la Nation métisse et tous les autres peuples autochtones qui ne sont pas inclus dans cette Convention, pour faire en sorte qu’ils sentent qu’ils font partie des efforts du Canada pour corriger les erreurs du passé. Nous continuerons de travailler ensemble pour faire progresser la réconciliation et soutenir la revitalisation des langues autochtones, la promotion de la culture autochtone, la commémoration, ainsi que la guérison et le bien-être des personnes touchées par les politiques néfastes du passé.
C’est pourquoi nous pensons qu’il est important de publier le texte des excuses en plusieurs langues autochtones aujourd’hui pour que les survivants entendent le message dans la langue qu’on leur défendait d’utiliser dans ces écoles.
En ce 10e anniversaire de la présentation des excuses aux survivants des pensionnats indiens, j’aimerais réitérer l’engagement de notre gouvernement à promouvoir la réconciliation et à améliorer la vie des Autochtones. Nous continuerons de travailler avec les survivants et leurs représentants pour clore ce chapitre douloureux de notre histoire, alors que nous rebâtissons notre relation avec les peuples autochtones en nous fondant sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération, le partenariat et la confiance. »
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