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La circoncision au Canada en raccourci

La circoncision est très répandue en Amérique du Nord, chez les plus vieux.

En 1970, on estimait qu’en moyenne plus de 83 % des Américains mâles avaient été circoncis, comparativement à 70 % en Australie, à 48 % au Canada et à 24 % au Royaume-Uni.

La circoncision était rare dans les pays d’Europe septentrionale (soit du nord), d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud et d’Asie.

Parmi les raisons invoquées par les parents canadiens pour allez de l’avant avec la circoncision de leur enfant, l’hygiène est mentionnée par 44 % des parents. 37 % veulent que leur fils soit « comme les autres » ou « comme son père ». Le motif religieux est pour sa part avancé dans 15 % des cas.

Cette intervention chirurgicale qui consiste à enlever le prépuce dure de 15 à 30 minutes. De nos jours, elle est généralement faite sous anesthésie. Elle nécessite quelques jours de convalescence et elle donne lieu à des complications postopératoires dans environ 2 % des cas. Photo : Radio-Canada

La circoncision a-t-elle encore la cote aujourd’hui au Canada?

Au Canada, près de 30 % des nouveau-nés sont circoncis au pays. Au Québec, la circoncision est de moins en moins en vogue. Seulement 3 % des Québécois seraient circoncis. La circoncision serait-elle en fait une pratique en voie de disparition au pays?

Nous allons donc répondre de façon plus détaillée à cette question qui nous a été envoyé par une auditrice de Radio-Canada International en Algérie sur la popularité passée et présente de cette pratique. La circoncision est motivée dans son pays pour des raisons surtout religieuses.

Les plus récents débats au Canada et dans le Monde

Selon le Guide de pratique de l’Association des urologues du Canada sur les soins au prépuce normal et sur la circoncision néonatale au Canada, publiée en 2017, les bienfaits de la circoncision néonatale doivent être analysés sur les plans individuel et de la société, et peuvent être pesés de manière objective contre les taux de complications, les coûts pour le système de santé et les répercussions sur notre système de santé.  Pour une minorité de nouveau-nés au Canada, la circoncision comporte des avantages bien définis, mais l’ampleur de ces avantages n’est pas très claire. 

En outre, peut-on lire dans le Guide, les effets protecteurs de la circoncision ne sont pas étendus, puisqu’ils peuvent « ne pas durer toute la vie et peuvent être obtenus par d’autres mesures de prévention non chirurgicales. »

Pour leur part, les auteurs du Guide de pratique de l’Association des urologues du Canada sur les soins au prépuce normal et sur la circoncision néonatale rappellent qu’étant donné les différences dans notre population concernant le niveau socio-économique, le niveau d’éducation et les données démographiques en lien avec la santé, la circoncision néonatale ne peut être justifiée en tant que mesure universelle en fonction des données probantes à notre disposition.

La décision d’aller de l’avant avec la circoncision néonatale, disent-ils, nécessite une bonne discussion du pour et du contre de l’intervention. Cette discussion permettra aux patients qui envisagent une circoncision pour leur enfant de prendre une décision éclairée.


Au mois de mai dernier, l’Organisation mondiale de la santé a annoncé l’élaboration de directives actualisées sur la circoncision masculine pour la prévention du VIH. La circoncision masculine a été recommandée par l’OMS et l’ONUSIDA en 2007 en tant qu’intervention supplémentaire de prévention du VIH dans les milieux à forte prévalence du VIH.

Deux objectifs mondiaux de prévention du VIH pour 2020 se concentrent sur une plus grande couverture de la circoncision masculine sans risque afin d’obtenir un impact maximum sur l’incidence du VIH, reconnaissant que d’autres besoins de santé doivent être pris en compte. L’élaboration des directives se fait conformément à un processus qui permet d’éviter ou de gérer efficacement les conflits d’intérêts. Afin d’améliorer la gestion des conflits d’intérêts potentiels, les noms et les brèves biographies des membres proposés du GDG sont mis à la disposition du public. Les informations publiées sont fournies par les individus eux-mêmes.

©iStock/tzahiV

Quand la circoncision est une affaire de religion

Nos collègues de l’émission L’heure du monde sur ICI Radio-Canada Première ont diffusé le 7 juin dernier un reportage faisant état de la proposition faite par l’Association Intact du Danemark d‘interdire la circoncision chez les mineurs dans ce pays.

Selon le professeur d’histoire des religions Yakov Rabkin, interviewé par la journaliste Dominique Brunet-Vaudrin, l’interdiction de la circoncision représente un obstacle majeur à la pratique du judaïsme et de l’islam, puisque celle-ci est un symbole de l’alliance des hommes avec Dieu.

Surtout avec des frontières assez perméables, les juifs et musulmans danois pourront toujours se rendre en Suède pour faire la circoncision et retourner [dans leur pays].

 Yakov Rabkin, professeur d’histoire à l’Université de Montréal
Catégories : Santé, Société
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