Le premier ministre canadien Justin Trudeau et Donald Trump se sont tous deux empressés de féliciter Andres Manuel Lopez Obrador pour sa victoire à l’élection présidentielle de dimanche au Mexique. Cette élection d’un gauchiste vient bouleverser la donne pour le républicain de la Maison-Blanche.
Le président américain a laissé entendre qu’il attendrait après les élections de mi-mandat vers la mi-novembre aux États-Unis pour signer une nouvelle version de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Dans les faits, les négociations pourraient tourner à l’impasse après cette date si Trump devait perdre sa majorité au Congrès et du coup son pouvoir de négociation.
Avec la rhétorique incendiaire de Donald Trump, les mesures de rétorsion du Canada contre les États-Unis et l’arrivée d’un gouvernement contestataire de gauche au Mexique, plusieurs craignent que les discussions sur l’ALENA continuent de faire du surplace encore longtemps.
Moshe Lander – Facebook
Considérant les accusations de l’administration Trump, qui prétend que le Canada représente une menace à la sécurité nationale pour justifier l’imposition de tarifs douaniers, puis la réplique canadienne d’imposer ses propres surtaxes ainsi que les élections de mi-mandat qui approchent aux États-Unis, l’économiste Moshe Lander, de l’Université Concordia, ne voit pas comment le dossier de l’ALENA pourrait progresser à court terme. «.Je ne vois pas comment Justin Trudeau peut obtenir une entente. Je crois que l’ALENA va être mis de côté pour les prochains six à douze mois»., a prédit Moshe Lander.
Rappel
Des mesures de rétorsion mises en place par le Canada sur 16,6 milliards $ de produits américains sont entrées en vigueur dimanche.
Au lendemain de l’application de ces tarifs punitifs, la porte-parole de la Maison-Blanche a soutenu que cette escalade « ne fait rien pour aider le Canada et ne fait que du tort aux travailleurs américains ».
« Nous avons été très bons envers le Canada pendant plusieurs années et ils en ont profité », a déclaré Sarah Sanders lors de sa rencontre quotidienne avec les médias à Washington.Sarah Sanders – AP
Andres Manuel Lopez Obrador montre déjà ses couleurs
En entrevue lundi avec le réseau Televisa, M. Lopez Obrador a déclaré qu’il respectait l’équipe actuelle de négociateurs mexicains et qu’il la laisserait poursuivre son travail jusqu’à son entrée en poste, le 1er décembre. Toutefois, le politicien de gauche a promis aux Mexicains de profonds changements dans le pays, mais a assuré que les droits individuels et les droits de propriété seraient garantis et que l’autonomie de la Banque du Mexique serait respectée.
Si le président élu a exprimé son appui à la renégociation de l’ALENA, il a affirmé qu’il proposerait que sa propre équipe de négociateurs se joigne aux discussions. Il entend faire cette proposition dès aujourd’hui mardi lors de sa rencontre avec le président Enrique Peña Nieto.
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Trudeau impatient de travailler avec Andres Manuel Lopez Obrador
M. Trudeau a souhaité maintenir les liens avec le président sortant, M. Peña Nieto, tout en se disant impatient de travailler avec son successeur «afin de renforcer encore davantage le partenariat dynamique qui unit nos deux pays, en plus de créer une croissance économique qui profite au plus grand nombre et faire avancer les droits de la personne et l’égalité».
Dans un communiqué, le premier ministre canadien a souligné les liens étroits entre le Canada et le Mexique et affirmé que les deux pays entretenaient «une relation commerciale mutuellement profitable qui fait l’envie du reste du monde». Selon lui, les efforts déployés de part et d’autre pour renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain en sont la preuve.
Le premier ministre Justin Trudeau a félicité Andres Manuel Lopez Obrador pour sa victoire à l’élection présidentielle de dimanche au Mexique et s’est dit impatient de travailler avec lui.
PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
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