En moins d’une minute, un nouveau cathéter à ballonnet peut enrayer des hémorragies internes potentiellement mortelles chez les patients souffrant de blessures pelviennes ou abdominales. Ce dispositif est désormais utilisé par des spécialistes montréalais, une première au Canada.
La majorité des décès prématurés chez les patients victimes d’un traumatisme sont attribuables à des hémorragies internes. Une équipe de l’Hôpital général de Montréal du Centre universitaire de santé McGill (HGM‑CUSM), spécialisée en traumatologie, a récemment utilisé ce dispositif pour sauver la vie de deux patients victimes d’une hémorragie potentiellement mortelle.
L’un d’entre eux, un homme de 27 ans de la Première Nation de Kahnawake, a été atteint par la balle d’un fusil de gros calibre à la cuisse. Et pendant son transport en ambulance vers l’hôpital, il perdait beaucoup de sang. Gaven Mayo a donc été l’heureux bénéficiaire des soins avec le nouveau cathéter :
Le traitement de M. Mayo avec le nouveau dispositif a permis de cesser abruptement le saignement, ce qui a donné aux chirurgiens le temps de réparer les dommages causés par la blessure.
Les spécialistes du CUSM expliquent que ce nouveau cathéter à ballonnet, qui arrête rapidement l’hémorragie interne attribuable à des fractures pelviennes, représente une révolution dans la maîtrise d’une hémorragie dans des situations d’urgence.
Le cathéter appelé ER‑REBOA pour Eliason et Rasmussen, le nom de ses deux inventeurs, est un tube fin et rigide auquel est accouplé un ballonnet gonflable et dont l’une des extrémités, courbée, lit la tension artérielle.
Habituellement, le seul moyen de contrôler une hémorragie de l’aorte chez les patients dans un état grave est d’ouvrir le thorax et de bloquer l’artère avec une pince de métal. Ce type d’intervention prend du temps, est très douloureuse et entraîne une plus grande perte sanguine.
Le cathéter ER-REBOA a été mis au point par des spécialistes de la chirurgie vasculaire américains, les Drs Todd E. Eliason et Jonathan L. Rassmusen, au cours des guerres d’Irak et d’Afghanistan en 2006.
Santé Canada a approuvé le dispositif en octobre 2017 et celui-ci a déjà été utilisé avec succès chez plus d’un millier de patients aux États-Unis et au Japon, de même que par l’Armée canadienne en Irak. Il a été utilisé pour la première fois à l’HGM en mai 2018.
Avec les informations de l’Hôpital général de Montréal du Centre universitaire de santé McGill (HGM‑CUSM) et la Presse canadienne.
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