Santé Canada vient de donner son feu vert à un traitement oral du cancer de la prostate. L’Erleada sera le tout premier traitement approuvé pour les hommes ayant reçu un diagnostic de cancer de la prostate non métastatique résistant à la castration. Le nouveau médicament a reçu un statut d’évaluation prioritaire de Santé Canada.
Environ 21 300 hommes ont reçu un diagnostic de cancer de la prostate en 2017. C’est le cancer le plus commun chez les hommes et le 4e au Canada. Selon Santé Canada, 1 homme sur 7 recevra un diagnostic de cancer de la prostate au cours de sa vie et la quasi-totalité des cancers de la prostate (99 %) touchent des hommes de 50 ans et plus. De nombreux en sont atteints sans le savoir.
La bonne nouvelle, si l’on ose dire, c’est que ce cancer progresse habituellement lentement. Il peut être éradiqué ou traité avec succès s’il est découvert à temps. Ce n’est pas le cancer le plus mortel. Selon la Société canadienne du cancer (SCC), certains hommes âgés atteints d’un cancer de la prostate décèdent de bien d’autres causes que de cette maladie.
La maladie peut aussi progresser au point de ne plus bien répondre au traitement par privation androgénique (TPA). On parle alors de cancer de la prostate non métastatique résistant à la castration. Seule une minorité de patients se retrouve dans cette catégorie. Problème : 90 % des patients résistant à la castration finiront par présenter des métastases osseuses qui peuvent entraîner de la douleur, des fractures et une compression de la moelle épinière.
Dr Fred Saad
CHUM
Heureusement, pour ces personnes, après la Food and Drug Admistration (FDA) des États-Unis en février dernier, Santé Canada vient à son tour d’autoriser l’Erleada (apalutamide). C’est un traitement oral qui aide à bloquer l’activité des androgènes (des hormones comme la testostérone) et ralentit la progression de la maladie. Le Dr Fred Saad, professeur titulaire et chef du service d’urologie du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), a mené des études cliniques sur l’apalutamide.
ÉcoutezQuelques signes et symptômes du cancer de la prostate :
- besoin d’uriner souvent (mictions fréquentes), surtout la nuit
- besoin pressant ou soudain d’uriner (mictions urgentes)
- difficulté à commencer à uriner et effort pendant la miction
- jet d’urine faible ou lent
- jet d’urine qui s’interrompt
- incapacité de vider complètement la vessie
- difficulté à contrôler sa vessie (incontinence), ce qui peut entraîner des fuites urinaires
- présence de sang dans l’urine
- sensation de brûlure ou douleur pendant la miction
- présence de sang dans le sperme
- éjaculation douloureuse
- difficulté à avoir une érection (dysfonctionnement érectile)
- douleur ou raideur dans les os des hanches, du dos ou de la poitrine
- faiblesse ou engourdissement dans les jambes ou les pieds
- perte du contrôle des intestins
- toux qui ne disparaît pas ou essoufflement
Facteurs de risque
- Âge (50 ans et plus)
- Antécédents familiaux
- Groupe ethnique (origine africaine)
- Alimentation riche en gras, en viande rouge et en produits laitiers
- Mutations génétiques héréditaires
Dépistage et détection
- 70 % des cancers de la prostate sont diagnostiqués de façon précoce, soit au stade I ou II
- 95 % des hommes au Canada ayant reçu un diagnostic de cancer de la prostate survivent 5 ans ou plus
- Il n’est pas recommandé d’utiliser le test de l’antigène prostatique spécifique (APS) pour le dépistage du cancer de la prostate pour les Canadiens à risque moyen sans historique de cancer de la prostate.
(Sources : Santé Canada, Société canadienne du Cancer)
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