Acclamé par la critique, le film québécois Les Affamés de Robin Aubert vient rappeler à tous le dynamisme et le potentiel imaginatif du cinéma de genre. Pourtant, ces types de productions ont encore du mal à se frayer un chemin dans les salles de cinéma du pays. Alors que se déroule à Montréal le rendez-vous Fantasia, le plus grand festival de films de genre en Amérique du Nord, son directeur et fondateur, Pierre Corbeil, nous parle d’un genre qu’il ne faut surtout pas sous-estimer.
Récemment, Robin Aubert déplorait le manque de confiance que lui avait accordé son distributeur pour le film Les Affamés dont les droits ont pourtant été rachetés par Netflix. Même si son long métrage mettant en scène des zombies dans la campagne québécoise a remporté huit Iris au dernier Gala Québec Cinéma, il n’est resté à l’affiche que quelques semaines. Sans le tollé qui a suivi les propos de Robin Aubert, le film n’aurait probablement pas été disponible au Canada en version DVD.
Écoutez« Ce n’est pas toujours évident de réussir à mobiliser les populations avec un film de genre, concède Pierre Corbeil en entrevue. L’industrie préfère investir dans des productions à gros budget pour faire des comédies populaires parce qu’elle estime que faire des films de genre est une tentative trop risquée. Néanmoins, il y a eu récemment de belles propositions comme Les Affamées, mais aussi Sur le seuil d’Éric Trottier ou Turbo Kid. »
Pour le directeur du festival Fantasia, les choses pourraient bientôt changer. « Les États-Unis ont à ce titre une longueur d’avance. Les séries Westworld, Le trône de fer ou The Walking Dead sont déjà des gros succès. Au cinéma, les films Get Out et La forme de l’eau de Guillermo del Toro ont reçu les grands honneurs durant la cérémonie des Oscars. L’engouement ne fait que commencer. »
Dorénavant dans la cour des grands, le cinéma de genre marque de son empreinte toutes formes de productions, explique M. Corbeil. « À Fantasia, on programme beaucoup d’œuvres qui sont des comédies déconstruisant les codes du film d’horreur. Il y en a des quatre coins du monde. Cela peut passer par des films d’horreur et de science-fiction, mais également par des thrillers et autres sous-catégories. Bien qu’on parle beaucoup en ce moment des films de superhéros, il y a des exemples encourageants en ce qui concerne le cinéma de genre qui peuvent engranger un certain succès comme on l’a vu récemment au Québec. »
La 22e édition du festival Fantasia se poursuit jusqu’au 2 août prochain à Montréal.
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