La police de Toronto tente de comprendre ce qui a incité un jeune homme de 29 ans à déclencher une fusillade à Greektown, un quartier populaire de Toronto. Il a tué deux personnes et en a blessé 13 autres.
L’homme a ouvert le feu au hasard sur des piétons dans l’avenue Danforth, autour de 22 h, avant de cibler des personnes attablées dans des restaurants. Une fille de 18 ans et une autre de 10 ans ont été tuées. Les blessures des 12 autres personnes sont variables. Certaines sont très graves. On parle de personnes âgées de 10 à 59 ans. La police a échangé des coups de feu avec le tueur présumé qui a quitté les lieux en courant. Son corps atteint de balles a été retrouvé quelques instants plus tard.
Le chef de la police de Toronto, Mark Saunders, a indiqué qu’on ne pouvait spéculer sur les motivations du tireur, un Torontois qui s’est servi d’une arme de poing. Ni son nom ni son apparence physique n’ont été dévoilés. L’enquête prendra du temps selon le chef de la police.
Le maire de la Ville Reine, John Tory, a promis à tous les habitants, et encore plus à ceux qui ont été touchés par cette tragédie, qu’aucun effort ne sera ménagé pour « fournir des réponses à cette attaque insensée ». John Tory considère la tuerie de dimanche soir comme une attaque contre des familles innocentes et contre l’ensemble de la ville.
« C’est une tragédie, une tragédie de plus dans notre ville cette année », a regretté le maire en invitant la population à « rester calme » et à éviter « de tirer des conclusions » sur les motivations de cette fusillade en attendant les résultats de l’enquête policière.
C’est la seconde tuerie en trois mois à Toronto. En avril, la ville avait été le théâtre de l’une des attaques les plus meurtrières jamais perpétrées au Canada. Un homme au volant d’une camionnette avait alors foncé sur des piétons, visant surtout des femmes. Il avait tué 10 personnes et en avait blessé 15 autres.
Toronto a également été le théâtre d’une recrudescence de la violence par armes à feu ces derniers temps, causée principalement par des gangs criminels. Entre le début de l’année 2018 et le 14 juillet, la ville avait connu 220 fusillades, qui ont coûté la vie à 27 personnes. À titre de comparaison, pour toute l’année 2017, la ville avait dénombré 196 échanges de coups de feu et 17 morts. Les violences par balles ont donc augmenté de 10 % par rapport à la même période de l’année dernière.
Pour le maire, cette fusillade de dimanche soir est bien la preuve que Toronto, la quatrième métropole d’Amérique du Nord, a « un problème d’armes à feu ». Il déplore le fait que « les armes sont trop facilement disponibles pour trop de personnes », même si les lois canadiennes en matière de port d’armes sont plus sévères que celles des États-Unis, où les fusillades sont courantes.
La semaine dernière, la police de Toronto avait annoncé un plan de réduction de la violence par armes à feu, avec un renfort de quelque 200 policiers supplémentaires, destinés à être déployés entre 19 h et 3 h dans les quartiers sensibles de la métropole.
Réactions outrées de la classe politique
Depuis la Colombie-Britannique, dans l’ouest du pays, où il passe ses vacances en famille, le premier ministre canadien Justin Trudeau a adressé un message de compassion, sur Twitter, aux personnes éprouvées. « Mes pensées accompagnent les personnes touchées par la tragédie qui a eu lieu la nuit dernière sur l’avenue Danforth », a-t-il écrit. Le premier ministre canadien a souhaité « un prompt rétablissement aux personnes blessées ». Il a jouté que « les Torontois sont forts, résilients et courageux, et nous les appuierons en cette période difficile ».
Toujours sur Twitter, le premier ministre de l’Ontario Doug Ford a eu ces mots : « Je suis de tout cœur avec les victimes de l’horrible acte de violence armée à Toronto et avec leurs proches. Merci à tous les premiers intervenants d’avoir agi rapidement pour aider tous ceux qui ont été touchés. »
Jagmeet Singh, le chef du Nouveau Parti démocratique fédéral, et ancien député provincial dans la grande région de Toronto, a donné son soutien à tous ceux qui ont été touchés par la fusillade, y compris les premiers répondants.
Bill Blair, le patron du tout nouveau ministère de la Sécurité frontalière et de la Réduction du crime organisé, s’est dit prêt à soutenir les autorités torontoises pour endiguer la vague de violences qui agite la plus grande métropole canadienne depuis quelque temps. M. Blair a été directeur du Service de police de Toronto pendant 10 ans avant de se joindre au Parti libéral du Canada en 2015.
D’Athènes, en Grèce, le ministère grec des Affaires étrangères s’est déclaré « profondément choqué par la fusillade abjecte qui a touché le quartier grec ». Il a offert ses condoléances aux victimes et s’est dit « solidaire avec les habitants et le gouvernement du Canada ».
(Avec l’AFP, CP et CBC)
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