La pollution sonore est devenue une réalité avec laquelle on doit composer. Mais il y a des périodes plus difficiles que d’autres. Durant l’été, le bruit se fait de plus en plus présent avec les festivals et autres rendez-vous musicaux. Les nuisances sonores peuvent avoir des effets dangereux sur notre santé. On en discute avec Tony Leroux, professeur titulaire à l’école d’orthophonie et d’audiologie à la faculté de médecine de l’Université de Montréal.
« La pollution sonore, ce sont les sources de bruit que l’on trouve dans l’environnement, résume-t-il. Il en existe une multitude comme les bruits de la circulation routière, de la circulation des avions, de la circulation des trains. Il y a aussi le bruit des motos, des véhicules nautiques, des appareils de climatisation, de chauffage. Sans oublier de mentionner les camions, les outils de constructions. Bref, il en existe énormément. »
ÉcoutezTony Leroux explique que n’importe quel son peut devenir une pollution sonore. « Tous les sons qui viennent perturber la réalisation de mes activités de la vie de tous les jours. Il n’y a pas toujours de lien entre le niveau d’un son et la capacité de ce son-là à perturber mon sommeil ou une autre de mes activités. »
Évaluer avec précision les conséquences du bruit demeure difficile d’un point de vue physique, précise le professeur. «Pour mesurer adéquatement l’exposition des bruits, on va alors passer par un questionnaire standardisé sur le dérangement. Chaque chercheur doit l’utiliser afin de mesurer le dérangement par le biais de questions comprenant une échelle d’évaluation de 0 à 10. »
Quand le bruit va jusqu’à nous empêcher de vivre, les effets peuvent être dévastateurs. « Le premier élément qu’il faut comprendre, c’est que le bruit est d’abord un signal de danger pour le corps humain, raconte M. Leroux. La réaction que l’on a envers le bruit est de le fuir ou de le confronter. Le cœur va se mettre à battre plus vite. Le bruit va aussi mettre en éveil le cerveau. Ainsi, le bruit peut empêcher le sommeil. À long terme, cela peut créer des problèmes de santé cardiovasculaire. Il peut également être responsable des infarctus et engendrer des soucis de pression artérielle. »
Les moyens s’avèrent limités pour combattre la pollution sonore, concède-t-il. « Il faut savoir faire preuve d’une meilleure planification pour éloigner les sources de bruit des résidences. Malheureusement, c’est plus facile à dire qu’à faire. On peut toutefois mieux se préparer. Par exemple, on peut dormir dans la pièce la moins proche de la source de bruit afin d’en atténuer les effets. On peut fermer les fenêtres ou installer un climatiseur. Il reste que ces moyens entraînent leurs propres désagréments. Le problème c’est qu’il existe une foule de législation sur plusieurs niveaux. »
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