Pour que les transfusions soient sécuritaires, le sang d’un donneur, de types A ou B par exemple, doit absolument correspondre à celui du malade. Or, des chercheurs canadiens pensent avoir trouvé le moyen de transformer tous les types de sang en produit sécuritaire pour tous les patients.
La clé de cette réussite se trouverait dans la muqueuse de l’intestin humain qui contient des sucres dont la structure est similaire à celle des antigènes sanguins.
Les chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique utiliseraient ces enzymes pour convertir tout type de sang en groupe O déjà universellement utilisable. Cette découverte élargirait considérablement le bassin de donneurs de sang potentiels et rendrait les transfusions plus immédiates et sécuritaires.
Au moins 46 % de la population canadienne a du sang de groupe O, tandis que 42 % sont du groupe A, 9 % du groupe B et 3 % du groupe AB.
Cette découverte pourrait avoir des répercussions majeures
Toutes les 80 secondes, une personne a besoin de sang au Québec. Héma-Québec estime avoir ainsi besoin de 1000 donneurs par jour pour répondre aux demandes des hôpitaux de la province.
Dans le reste du Canada, Société canadienne du sang tient 20 000 collectes chaque année.
Dans le monde, pendant ce temps, plus de 80 millions d’unités de sang sont collectées annuellement
Explications scientifiques
« Le type sanguin est déterminé par la présence d’antigènes à la surface des globules rouges. Le sang de type A possède l’antigène A, B l’antigène B, le sang AB a les deux antigènes et le sang O n’en a pas », explique le chercheur principal Stephen Withers, qui enseigne la chimie et la biochimie à l’Université de Colombie-Britannique.
« Les antigènes peuvent déclencher une réponse immunitaire s’ils sont étrangers au corps, donc les patients transfusés doivent recevoir soit leur propre groupe sanguin, soit le type O pour éviter une réaction, a-t-il ajouté. C’est pourquoi le sang de type O est si important. »
« La prochaine étape concerne la sécurité, a-t-il précisé. Il y a d’autres tests que nous devons faire pour nous assurer que, dans le processus, nous n’avons rien changé par inadvertance à la surface des globules rouges, ce qui pourrait nuire à leur fonction. »
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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