Les établissements collégiaux et universitaires, sont désormais forcés d’adopter au Québec une politique de prévention des agressions à caractère sexuel. Istock

Violences sexuelles sur les campus québécois : la nouvelle loi a de bons effets

Pour des milliers d’étudiants universitaires, il s’agit du premier retour en classe depuis l’adoption, en décembre dernier, de la Loi visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur au Québec.

La nouvelle loi contraint les établissements à se doter d’une politique de lutte contre les violences sexuelles qui doit prévoir des formations obligatoires, un processus de plainte et des sanctions applicables.

Durant la semaine d’initiation des nouveaux étudiants universitaires, le nombre de plaintes pour comportement sexuel répréhensible monte habituellement en flèche.

La stratégie québécoise d’intervention pour contrer la violence sexuelle s’inspire de celle qu’a développée la province voisine en septembre 2016.

Les étudiants ontariens effectuaient à ce moment-là leur première rentrée après l’entrée en vigueur d’une loi provinciale obligeant tous les collèges et universités à adopter un protocole pour lutter contre la violence sexuelle sur les campus.

Du progrès déjà!

Voici un exemple d’une compétition de très mauvais goût et potentiellement sexuellement violente sur un campus universitaire en 2016 au Québec.

Déjà, l’Union étudiante du Québec (UEQ) remarque un certain « momentum » bienfaiteur. « On sent vraiment qu’il y a un effort collectif pour régler cette problématique », souligne le président de ce regroupement d’associations étudiantes, Guillaume Lecorps.

Ce dernier affirme que les effets de la loi se font déjà sentir, notamment grâce à la campagne « Sans oui, c’est non ». Il cite en exemple les formations dispensées en vue des initiations sur la notion de consentement sexuel et sur les manières d’intervenir en cas de harcèlement.

Des agressions sexuelles très fréquentes sur les campus

Une vaste enquête de l’Université du Québec à Montréal concluait en janvier de l’an dernier que plus du tiers des 9284 personnes ayant répondu à un sondage, dans six universités, disent avoir été victimes de violence sexuelle.

L’Enquête sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire (enquête ESSIMU) révélait que 37 % des répondants ont subi une forme de violence sexuelle depuis leur arrivée à l’université, et que 24,7 % en avaient été victimes au cours de la dernière année. Neuf victimes sur dix n’avaient pas porté plainte contre leur agresseur auprès des autorités universitaires pour une foule de raison, notamment la peur de ne pas être aidée par les autorités.

Il existe trois grandes catégories de violence sexuelle : le harcèlement sexuel, les comportements sexuels non désirés, qu’ils soient verbaux ou non (y compris l’agression sexuelle ou le viol), et la coercition sexuelle (chantage ou menaces proférées pour obtenir des faveurs sexuelles).

Au Canada, l’agression sexuelle est l’un des crimes les plus sous-déclarés à la police. Et parmi les agressions sexuelles qui sont signalées, un faible nombre est traité dans le système de justice. Photo Credit: AP Photo/Aaron Favila

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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Catégories : Société
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